Derniers Avis sur L'Ironie du sort

Superbe film qui m'a marqué alors que je n'avais que 19 ans.
J'ai apprécié particulièrement le fait qu'un seul élément, une seule seconde peut changer le cours de notre vie.
J'ai aimé et j'ai eu peur...
Savoir que notre vie ne tient qu'à un fil, un seul mouvement, un seul regard...et tout à coup notre vie est toute autre !
J'ai aussi apprécié qu'à la fin du film nous n'avons pas le scénario final, c'est à nous qu'il revient.
De cette manière, il nous revient de concevoir la fin du film qui peut être différente selon les jours que nous vivons, selon notre état d'âme, selon nos pensées du moment...
J'ai 62 ans aujourd'hui et sur la Une à la radio on nous propose de réfléchir à un film qui nous a particulièrement marqué et c'est ce film qui m'est directement venu à l'esprit.
" L'Ironie du sort "
Si vous aviez le choix de changer un seul moment de votre existence, que feriez-vous?

En exergue du film, une jolie citation du grand Tennessee Williams : « N'importe quoi pourrait être n'importe quoi d'autre et tout cela aurait autant de sens. » Intelligent, cultivè, aimant follement le 7e art, Edouard Molinaro sort le temps d'un film des contingences commerciales après le succès (ô combien mèritè) de "L'emmerdeur" avec le duo Brel / Ventura! il faut tout de même reconnaître que dans son genre, "L'ironie du sort" est un exercice de style très original alliant le noir & blanc et la couleur comme dans le bouquin de Guimard! Et à cette « ironie du sort » , Molinaro est peut-être bien le principal gagnant! L'histoire se dèroule à Nantes, sous l'Occupation! Pierre Clèmenti et Jacques Spiesser - irradiant de jeunesse - incarnent deux rèsistants qui ont pour mission d'abattre un officier allemand! Deux issues possibles nous sont proposèes! Aidèes il faut le dire par une rèalisation implacable et une interprètation remarquable de soliditè due à une direction d'acteurs très prècises! il convient aussi de saluer la sensibilitè à fleur de peau de Marie-Hèlène Breillat! On aime ègalement la scène d'ouverture paisible aux abords d'un canal ou le baiser volè d'une française libèrèe pour Clèmenti...

Une idée intéressante seulement la réalisation n'est pas du tout aboutie. Pour quelles raisons, manques de moyens, désaccords, difficulté à retranscrire le roman en images? En tout cas le potentiel pressenti n'est pas au rendez-vous.

Superbe exercice de style servi par d'excellents comédiens. Les deux histoires parallèles s'imbriquent avec beaucoup d'habileté et le thème est fascinant. Comment un détail - une voiture qui refuse de démarrer - peut changer, sinon l'histoire, la vie d'une poignée d'hommes. On assiste même à un début de mise en abime quand sont évoquées de nouvelles variantes postérieures aux événements principaux. On regrette que le scénario n'ait pas été encore un peu plus loin dans cette direction, par exemple en nous permettant de retrouver l'officier allemand dans une variante où il aurait survécu, car ce personnage interprété par Peter van Eyck est un des plus intéressants. Ajoutons que le film n'est pas manichéen, ce qui est rare dans les films "de résistance" de cette époque. Certains passages sont délicieux et discrètement cyniques quand ils évoquent les carrières de personnages boostés par leur passé de résistants.