Attention, véritable chef d' œuvre et je pèse mes mots.
Le labyrinthe de pan, d'autres l'ont déjà signalés, n'est pas du tout comme on pourrait le croire un film pour enfants, peuplé de petites fées, de gentilles créatures etc.
C'est d'abord un film sur la dictature franquiste d'une violence parfois inouïe. Sergi Lopez y campe sous les traits du capitaine Vidal un être d'une cruauté et d'un sadisme absolu. Peut être l'un des 3 ou 4 plus grands méchants du cinéma.
L'histoire nous raconte l'histoire de la jeune Ofélia, obligée de rejoindre ce personnage ignoble que sa mère vient d'épouser.
Sur place Ofélia va voir des ses yeux les horreurs de cette guerre contre les maquisards, et la brutalité de Vidal envers tous ceux qui osent lui résister dont sa propre mère,
En parallèle, pour échapper à cette réalité insupportable, Ofelia va s'inventer (ou non) un conte fantastique dont elle est la principale protagoniste, conte peuplé également d'être monstrueux.
L'un des nombreux intérêt du film est de jouer sur cette dualité, et de nous faire douter jusqu'au dernier instant de la réalité ou non de l'aventure fantastique de cette vie parallèle.
Les acteurs sont tous magnifiques. Comme je l'ai déjà indiqué, Sergi Lopez campe magistralement l'un des pire salopards vu à l'écran, et Ivana Baquero est une superbe découverte dans le rôle de la jeune Ofelia,
Cependant les autres acteurs sont également remarquables : Maribel Verdiu dans le rôle de la mère, Ariadna Gil dans celui de la gouvernante ou Alex Anguto dans celui du médecin.
L'atmosphère du film, la tension qui en résulte, mais également les nombreux moments d'émotion ou de tendresse, mais aussi d'horreur sont maniés de main de maître par Guillermo del Toro, qui signe là sans aucun doute son meilleur film.
Le monde réel et le monde fantastique s'entremêlent d'une façon déconcertante et les 2 parties sont aussi réussies l'une que l'autre
Les créatures fantastiques sont fabuleuses avec une mention spéciale pour l'homme pâle. Le cinéaste ne surjoue pas la
carte des effets spéciaux ce qui donne encore plus de réalisme et d'horreur à ses créatures oniriques. Même si le monstre absolu du film reste bien sûr vidal.
La musique est elle aussi sans fausses notes. La berceuse de Mercédès qui revient tout le long du film est purement magnifique, et colle parfaitement a l'histoire. Musique douce mais tellement triste et désespérée.
Lorsque le générique de fin débute, on reste sans voix tant les émotions sont encore présentes. Ce film fait partie de ceux, très rares, qui sont une claque et dont on sait immédiatement qu'ils nous accompagneront toujours. La berceuse reste dans notre tête pendant des heures après la fin de la projection.
Que dire d'autre si ce n'est Bravo. De l'énorme cinéma.