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Jean-François S
51 abonnés
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3,0
Publiée le 26 mars 2013
Dans ce dernier court-métrage de Jane Campion, on retrouve les thèmes qui jalonneront une grande partie de la filmographie de Jane Campion, à savoir la fin de l'adolescence de jeunes filles, la confrontation avec le monde brutal des adultes. Dans celui-ci Jane Campion multiplie les exemples (inceste, lesbienne, grossesse précoce, attouchements). Le film se termine curieusement de façon clipesque sur une musique de... Alex Proyas ! (futur réalisateur de "Dark city" et "I robot").
Portraits fragiles de jeunes filles qui grandissent. Qui voient se transformer les choses autour d’elles. Ou qui voient les choses avec des regards différents. C’est délicat et en même temps joliment raconté avec cette très belle fin sous forme de chanson où les propos trahissent l’amertume de grandir. « j’ai froid » car ce qui m’attend est vaste et peu réconfortant....
Jane Campion signe un joli court-métrage sur le passage à l'âge adulte de jeunes filles en fleur, toutes fringantes, toutes dynamiques et surtout toutes susceptibles d'être confrontées à la sexualité trop violemment. On a celle qui tombe enceinte dès la perte de sa virginité avec un copain (pour jouer), celle qui se fait enlever sur le chemin de l'école par un prédateur sexuel, celles qui expérimentent les gâteries affublées d'un masque de leur Beatles préféré, celle qui subit un climat familial gorgé des relations amour-haine intenses de ses parents (et des remarques désobligeantes de sa grande sœur)... Elles ont toute un obstacle sur le sentier de la vie de jeune femme mûre, mais elles essaient chacune à leur manière de le gravir, ce qui fait de ce court-métrage une assez belle idée narrative. Esthétiquement, le travail est soigné entre un noir et blanc qui rappelle (de loin) les œuvres de Murnau, et un clip chanté final plutôt bien mis en scène et dont les paroles soulignent le malêtre et la difficulté que ces filles éprouvent à grandir. Dur, dur, d'être un(e) ado, on est tous passés par là et on compatit.