Magnifiques cadrages, magnifiques lumières, magnifique musique.
L'histoire et les personnages sont très émouvant(e)s (la plus grande partie du film, cf. ci-dessous)
Evidemment le personnage principal, Stéphane, joué par Stanislas Merhar, est un peu tête à claques, mais il ne fait qu'extérioriser les mauvaises pensées que d'habitude les gens bien élevés comme vous et moi ont tendance à taire.
Très bonne direction d'acteurs, le trio principal (Merhar / Sophie Quinton / Aurélien Recoing) fonctionne très bien. Les dialogues sont justes, à de très rares exceptions près.
Il y avait un écueil à éviter et "Müetter" s'en sort très bien. Je veux parler de ces films qui sont tous faits sur le même modèle, où en quelques jours un sale type, matérialiste, égoïste et méprisant, se transforme au contact d'un événement ou d'une rencontre exceptionnel(le), et devient comme par magie bon, altruiste et ouvert aux autres. Dans Müetter c'est beaucoup plus fin et moins manichéen, Stéphane est comme il est, il n'y a pas de révolution, juste un lent apprivoisement qui est très bien rendu.
Deux légères critiques toutefois.
1/ Il y a un moment dans le film, que je situerais aux alentours des 2/3, où l'intensité retombe un peu, et l'émotion avec. Pendant quelques minutes, on sent s'installer comme une sorte de routine. Heureusement la fin permet de retrouver l'intensité du début. Mais bon, le film aurait pu faire 10 minutes de moins sans qu'on y perde.
2/ L'absence de la génération intermédiaire, ou du moins, la façon dont c'est présenté (le père de Stéphane est à Bora-Bora, sa tante est à l'asile) ressemble à un artifice de scénario. Désolé d'être d'accord avec Télérama sur ce point!
Ces deux critiques n'empêchent pas le film de fonctionner.
J'espère qu'il y en aura un deuxième.