Concernant l'attitude de Claude Sautet durant le tournage du film, Michel Piccoli se souvient : "D'ordinaire, Claude est quelqu'un d'extrêmement coléreux, angoissé, sensible. Mais pour la première fois, je l'ai trouvé détendu. Je lui ai demandé pourquoi il était si tranquille et il m'a répondu qu'il savait enfin ce qu'il était capable de faire et ce qu'il pouvait exiger des personnes avec qui il travaille. "Je suis libéré, je respire" a-t-il dit".
Dès sa sortie en salles en 1974, le film fut qualifié de "bourgeois" par une critique parisienne ralliée aux idées gauchistes de l'époque.
C'est durant le tournage de Vincent, François, Paul et les autres qu'Yves Montand entretient une liaison secrète avec la dénommée Anne Drossart. En 1989, Aurore, la fille de celle-ci, affirmera être le fruit d'une relation passagère entre sa mère et l'acteur. Suivra une affaire médiatico-judiciaire qui culminera après le décès d'Yves Montand et au cours de laquelle Aurore demandera à être reconnue comme la fille du "Papet". Après l'exhumation du corps du comédien et une analyse ADN, la Cour de cassation confirmera en dernière instance, le mardi 27 novembre 2001, qu'Aurore n'est pas la fille d'Yves Montand et qu'elle ne peut prétendre à son héritage.
Claude Sautet retrouve ici deux de ses acteurs fétiches : Michel Piccoli et Yves Montand. Il a dirigé le premier dans Les Choses de la vie (1969) et Max et les Ferrailleurs (1971), tandis que le second a joué sous sa direction dans le comédie dramatique César et Rosalie (1972).
Philippe Sarde a composé la bande originale du film en modulant un morceau musical de Django Reinhardt et Stéphane Grappelli intitulé In the steam of the night. Cette musique a été utilisée par Claude Sautet au moment des rushes pour la scène de convalescence d'Yves Montand, lorsque celui-ci est atteint d'une grippe.
Vincent, François, Paul et les autres fait partie des nombreux films de Claude Sautet dont la musique a été composée par Philippe Sarde. Ce compositeur a notamment travaillé sur Les Choses de la vie, Max et les Ferrailleurs et César et Rosalie. Leur fructueuse collaboration se poursuivra avec Mado, Une histoire simple ou encore Garçon !.
Vincent, François, Paul et les autres marque les retrouvailles entre Claude Sautet et le scénariste Jean-Loup Dabadie. Tous deux avaient déjà travaillé ensemble sur Les Choses de la vie (1969) et César et Rosalie (1972). Cette collaboration se poursuivra avec Garçon ! en 1983.
Tourné en Ile-de-France et en Normandie, Vincent, François, Paul et les autres a reçu le Prix Jean Cocteau 1974.
A travers cette chronique chaleureuse et réaliste, Claude Sautet dresse le portrait d'un groupe d'amis quarantenaires sujets à des peines de coeur et à des difficultés financières. La "communauté" est en fait un thème récurrent dans l'oeuvre du cinéaste. Pour preuve, ce dernier prend plaisir à filmer une bande de malfrats dans Max et les Ferrailleurs, un triangle amoureux dans César et Rosalie, les clients d'un restaurant dans Mado, l'entourage de Romy Schneider dans Une histoire simple ou encore l'effervescence d'un bistrot parisien dans Garçon !.
Adapté du roman La Grande marrade, Vincent, François, Paul et les autres marque la troisième collaboration entre Claude Sautet et le scénariste et écrivain Claude Néron. Ce dernier avait écrit les scripts de ses deux précédents films Max et les Ferrailleurs et César et Rosalie. Tous deux travailleront à nouveau ensemble pour les besoins de Mado (1976).