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Max Rss
214 abonnés
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4,0
Publiée le 26 février 2025
"Vincent, François, Paul et les autres..." ou l'industriel, le docteur, l'écrivain et l'ouvrier. Dit comme ça, ça ressemblerait presque à un fable de La Fontaine, n'est-ce pas ? Toujours est-il que, pour comprendre les films de Claude Sautet et en saisir toute l'intelligence, il est nécessaire de les replacer dans leur contexte. Au mitan des années 70, il n'y avait que deux classes sociales dans la société française : la bourgeoise plus ou moins argentée et la prolétarienne. Ça n'allait pas plus loin que ça. Tout l'enjeu était alors de savoir parler aux deux. Et en la matière, Sautet était imbattable. Parce qu'il avait compris depuis longtemps que derrière un bourgeois ou un ouvrier se cache tout simplement un homme et qu'il n'est ni meilleur, ni pire qu'un autre. Ceci étant acquis, tout le reste coule de source. Et l'on peut compter sur de grands comédiens (Montand, Depardieu, Piccoli, Reggiani, Dubois, Audran...) pour fluidifier encore plus le propos. Tout sonne juste. La France de 1974 était déjà frappée par la crise économique et morale (les deux allant de pair de toute façon) et n'en est jamais ressortie depuis. Mais, elle gardait espoir et elle ressemblait encore à la France : celle avec un peuple qui savait parler le Français, celle qui fumait la Gitane ou la Gauloise au restaurant, dans le train ou au troquet, celle qui tapait le carton au comptoir, celle qui mangeait le gigot ou le saucisson, celle qui l'arrosait de rouge ou de prune, celle où le mot amitié avait encore un sens etc...
C'est peut-être le film emblématique de Claude Sautet, celui ou son style et ses thèmes sont les plus manifestes. La vérité avec laquelle il décrit les choses ordinaires de la vie, simples ou compliquées, n'appartient qu'à lui. Entre deux week-end de camaraderie plus ou moind franche, d'apparente insouciance, Sautet explore les soucis auxquels sont confrontés trois amis et jeunes quinquagénaires distingués. Paul, écrivain, connait une longue panne d'inspiration; François, médecin, a des problèmes de couple; Vincent, entrepreneur, a des problèmes de couple et d'argent. Dans l'ordre d'importance à l'écran, Vincent, François et Paul affrontent une situation grave, épidermique, avant que, peut-être, la vie ne reprenne un cours plus paisible. Claude Sautet filme des existences qui se troublent, une amitié qui se déchire, des rires jaunes et des douleurs muettes. Formidablement dirigés, les comédiens composent avec justesse leur rôle de bourgeois et hommes vieillissants et comme aux prises avec le désenchantement. La musique de Philippe Sarde et l'affiche du film, ce dernier plan des trois, Montand, Piccoli, Reggiani, auxquels se joint Depardieu, sont dans toutes les mémoires (de cinéphiles).
Le film de Claude Sautet est un plaidoyer pour l'amitié. Il n'aborde que l'amitié virile, un signe de l'époque. Un air de nostalgie plane constamment au-dessus des personnages dont le destin est déjà largement entamé. Ce pourrait être l'heure des bilans mais chacun préfère faire comme avant. Les aléas les touchent d'une manière différente mais ils sont dans le même flot finalement. Avec l'envie de vivre le plus pleinement possible. Décrire avec finesse les rapports humains, voici à quoi s'attache le réalisateur.
Film trop long, trop ennuyeux malgré une belle brochette d'acteurs - et d'actrices -, scénario trop mince...
Groupe de "potes" sociologiquement improbable, menuisier en mal d'argent + cardiologue cossu + écrivain gauchisant raté et frisé + jeune boxeur... le tout encerclé de très jolies femmes... ça ne tient pas la route !
Une humanité propre à Sautet. Des personnages charnels comme du Steinbeck qui aimait tant les hommes et leurs imperfections. Idem Claude Sautet. Peinture précise de ces années là que j’ai vécu. Je ne me lasse pas des films de ce metteur en scéne, et puis les acteurs…………….
Je n'ai pas du tout aimé malgré le casting. Des banalités, des mondanités, des petits tracas, une bande d'amis qui se soutient sans réel soutien, des tromperies, des abandons... Déprimant
C’est un film d’un autre temps…mais dans lequel une bonne partie du cinéma français ultérieur semble avoir longuement infusé, car on y décèle des clichés qui sont ensuite presque devenus des normes, jusqu’à parfois lui donner des allures de patient alpha du genre. C’est un film choral, avec un casting parmi les plus prestigieux de son temps (Montand, Piccoli, Reggiani, Audran, Dubois…et même un tout jeune Depardieu), à une époque où ce n’était finalement pas si fréquent, et qui se contente de tenir la chronique au long-cours d’amitiés masculines. C’est un film où les scènes se déroulent souvent à table, autour d’une bonne bouteille de vin. C’est un film bourgeois, qui dresse des portraits d’hommes embourgeoisés dans lesquels le Français moyen aurait du mal à se reconnaître : cet élément, tout particulièrement, est resté profondément ancré dans les moeurs de ce type de cinéma, même s’il faut prendre en compte la subtilité que si ces hommes affichent toutes les apparences de la réussite, ils traînent pas mal de casseroles derrière eux, des casseroles qui sont aussi le ciment et le garant de leur amitié. Enfin, sur un mode plus léger, il a sans doute contribué à pérenniser l’image d’Epinal d’un cinéma français dont les personnages sont perpétuellement en train de cloper, à moins qu’ils ne soient en train de chercher leur paquet dans leur poche. Il y a d’autres aspects par lesquels, ‘Vincent, François, Paul et les autres’ est un pur produit de son temps et en acquiert dès lors une valeur rétro-sociologique. Par exemple, il relègue ouvertement les femmes au second plan, à moins qu’elles ne s’incarnent dans des figures archétypales de loyauté ou de versatilité (conformes au regard de l’époque). Pourtant, Sautet prend quand même acte des évolutions des années 70, à une époque où les femmes commençaient à refuser de sacrifier aveuglément leur existence pour le confort d’esprit et de cœur de patriarches ombrageux. Il souligne également le paradoxe d’un pays qui sortait à peine d’une révolte libertaire six ans plus tôt et se montrait déjà prêt à sacrifier ses valeurs et une certaine manière d’envisager le monde sur l’autel du capitalisme triomphant. Pour résumer un peu à quoi vous vous exposez en le regardant, imaginez un peu ‘Les petits mouchoirs’, avec encore moins d’humour, et qui se concentre exclusivement sur des hommes de cinquante ans, d’il y a cinquante ans.
15 Faux film choral puisqu'il est surtout question de Montand et que le rôle de Reggiani est peu développé. C'est un beau film, intéressant jusqu'au bout et qui se regarde sans ennui. Il n'est pourtant pas exempt de défauts au niveau du scénario à l'instar de Montand qui trouve de l'argent par miracle, de cette voix off qui arrive comme un cheveu sur la soupe ou de la naïveté de la conclusion. Mais sinon, nous avons là un modèle d'interprétation, Montand dont certains disent encore qu'il n'est pas un acteur nous fait un véritable sans faute (il cabotine quand même un tout petit peu par moment) et les autres ne déméritent pas, trouvant toujours le ton juste, la bonne expression. La mise en scène ne fait pas dans l'esbrouffe mais (Sautet adore ça) sait restituer l'ambiance de ces lieux de vie que sont les bistrots et les restaurants. Et puis ce match de boxe avec Depardieu, quand même ! Du bon Sautet !
Quel drôle de film de potes que ce Vincent, François, Paul et les autres !!!
Plutôt mal aimable mais attachant, on embarque vite avec ce groupe dans leurs déboires de la vie : adultère, séparation, dette, manque d'inspiration, choix de vie, ... On réalise le temps qui passe et qui file entre les doigts. Les personnages masculins portent leurs attributs hauts et visibles mais n'en restent pas fragiles, alors que les personnages féminins sauvent la mise tout en restant discrète.
Vincent incarné par Yves Montand déborde de charisme mais mange un peu le rôle. Le music hall ne semble pas loin.
Découvrez notre avis dans notre podcast ! Le lien : https://vu.fr/jiwE
très belle histoire sur l'amitié : les amours , les emmerdes , les rituels de la vie . Encore une fois Sautet réussi à nous plonger dans son univers social. Yves Montand régal . Le jeune Depardieu était déjà plein de promesses. Bref l'histoire d'une bande de potes qu'on oubliera pas .
Ah.. les amis, les amours, les bars, les cigarettes, la pluie, la boue....tous les clichés de Sautet qui constituent un témoignage social de la vie en France dans les seventies.
Après sa romance en tout point parfaite, César & Rosalie, Claude Sautet traite ici de l'amitié de longue date, des dimanches entre copain dans la maison de campagne et des affaires tournant plus ou moins bien. Malgré quelques semaines après avoir vu le film, il me reste comme marqueur indélébile un Yves Montand où la vie professionnelle bat de l'aile, et se répercute par un retour de boomerang sur la vie personnelle. Et cette scène, en fin de film, après que sa femme (Stéphane Audran) est quittée le navire par lassitude, avec cet échange salvateur. Attablé dans un café, il lui demande de revenir, elle lui fait comprendre pudiquement que c'est trop tard, on comprend dans ses yeux qu'il a compris qu'elle ne reviendrai pas. Le désespoir absolu dans son regard est brutalement beau. Il vient de prendre l'uppercut fatal, et sa fragilité submerge tout un d'un coup le dialogue. C'est une scène extraordinaire.
En 1974, Claude Sautet réalise un film sombre sur les doutes et les déboires de trois amis approchant la cinquantaine. Le fait que le portrait de ces hommes (Yves Montand, Michel Piccoli et Serge Reggiani) soit d’inégale profondeur dans leur traitement, rend le long-métrage un peu poussif. Seul le personnage d’Yves Montand présente véritablement un intérêt. On retiendra également la participation convaincante de Gérard Depardieu. Côté féminin, les actrices restent en retrait à l’exception de Stéphane Audran. Bref, une histoire de mœurs sans grande émotion et au rythme lent.
Je ne suis pas forcément un grand admirateur de Claude Sautet et son « Vincent Francois Paul et les autres » me laisse un sentiment partagé. Il faut bien le reconnaître sa mise en scène dans ce film est remarquable et a été pour beaucoup dans l’intérêt que je lui ai porté. Et pourtant je me fichais de ce qu’il me racontait. On suit des tranches de vie de cinquantenaires embourgeoisés qui fument clopes sur clopes et boivent des whiskys de cowboys. Des hommes autocentrés, égoïstes qui ont laissés derrières eux depuis longtemps leurs quelques idéaux. Des hommes fixés sur la réussite matérielle qui voient leurs amitiés et leurs conquêtes féminines comme des acquis et des choses matérielles. Bref des personnages foncièrement antipathiques. Le final très vite expédiés lui aussi m’a laissé dubitatif même si le film commençait à tourner en rond depuis un moment déjà. J’ai aussi eu du mal avec l’interprétation d’Yves Montand qui est au cœur du film, trop maniérée, trop expansive. De manière générale le film souffre je trouve d’un manque de naturel, c’est un peu trop théâtral à mon goût. Mais au milieu de cela il y a par moment des moments très forts de cinéma.
"Vincent, François, Paul et les autres...", c'est un peu les clichés du cinéma français des 70's. Une tranche de vie sur une bande de copains plutôt qu'une intrigue, des personnages qui enchaînent les cigarettes en parlant doucement, des phrases théâtrales ou qui ne sont jamais terminées, des femmes au cœur des enjeux mais absentes des protagonistes, une voix off occasionnelle, etc. Certains pourraient même trouver le film carrément ennuyeux. Pourtant, et même si visuellement la réalisation tient la route sans casser des briques, il s'agit d'un portrait touchant sur une bande de cinquantenaires (ou presque) affrontant une série de crise. L'ensemble est surtout porté par ses acteurs très talentueux (Yves Montand, Serge Reggiani, Michel Piccoli, Gérard Depardieu, tout de même !) qui remporte l'adhésion du spectateur.