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Marc L.
48 abonnés
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3,0
Publiée le 14 avril 2022
C’est un film d’un autre temps…mais dans lequel une bonne partie du cinéma français ultérieur semble avoir longuement infusé, car on y décèle des clichés qui sont ensuite presque devenus des normes, jusqu’à parfois lui donner des allures de patient alpha du genre. C’est un film choral, avec un casting parmi les plus prestigieux de son temps (Montand, Piccoli, Reggiani, Audran, Dubois…et même un tout jeune Depardieu), à une époque où ce n’était finalement pas si fréquent, et qui se contente de tenir la chronique au long-cours d’amitiés masculines. C’est un film où les scènes se déroulent souvent à table, autour d’une bonne bouteille de vin. C’est un film bourgeois, qui dresse des portraits d’hommes embourgeoisés dans lesquels le Français moyen aurait du mal à se reconnaître : cet élément, tout particulièrement, est resté profondément ancré dans les moeurs de ce type de cinéma, même s’il faut prendre en compte la subtilité que si ces hommes affichent toutes les apparences de la réussite, ils traînent pas mal de casseroles derrière eux, des casseroles qui sont aussi le ciment et le garant de leur amitié. Enfin, sur un mode plus léger, il a sans doute contribué à pérenniser l’image d’Epinal d’un cinéma français dont les personnages sont perpétuellement en train de cloper, à moins qu’ils ne soient en train de chercher leur paquet dans leur poche. Il y a d’autres aspects par lesquels, ‘Vincent, François, Paul et les autres’ est un pur produit de son temps et en acquiert dès lors une valeur rétro-sociologique. Par exemple, il relègue ouvertement les femmes au second plan, à moins qu’elles ne s’incarnent dans des figures archétypales de loyauté ou de versatilité (conformes au regard de l’époque). Pourtant, Sautet prend quand même acte des évolutions des années 70, à une époque où les femmes commençaient à refuser de sacrifier aveuglément leur existence pour le confort d’esprit et de cœur de patriarches ombrageux. Il souligne également le paradoxe d’un pays qui sortait à peine d’une révolte libertaire six ans plus tôt et se montrait déjà prêt à sacrifier ses valeurs et une certaine manière d’envisager le monde sur l’autel du capitalisme triomphant. Pour résumer un peu à quoi vous vous exposez en le regardant, imaginez un peu ‘Les petits mouchoirs’, avec encore moins d’humour, et qui se concentre exclusivement sur des hommes de cinquante ans, d’il y a cinquante ans.
Un film de potes avec une belle bande de copain qui passe leur week-end ensemble, à la campagne, chez l'un d'eux, Paul, l'écrivain en manque d'inspiration. Ensuite viennent se greffer Vincent, le socle et le chef d'entreprise, et François, le médecin. Le film est un prétexte pour réunir des amis devant une table, pendant un week-end ou un match de boxe. Cela fonctionne la plupart du temps, mais pas toujours. La musique de P. Sarde, ni trop rythmée ni trop sage est un excellent accélérateur d'ambiance et d'émotion pour le film je trouve. C'est toujours sympa de revoir ces films des années 70 avec Montand, Depardieu et Piccoli pour ne citer qu'eux. Car ce film est avant tout un film de mâles. Les femmes sont là mais en second plan. Et là encore il y a une belle ribambelle d'actrices. Bref ce film a une petite touche de magie, pas tout le long du film, mais cela suffit pour être un film à voir et à revoir.
Claude Sautet avait le chic pour dépeindre avec justesse et simplicité les rapports entre êtres humains. "Vincent, François, Paul et les autres" n'en déroge pas. On prend plaisir à suivre le formidable quatuor d'acteurs que sont Yves Montant, Serge Reggiani, Michel Piccoli et le jeune Gérard Depardieu au gré de leurs déjeuners dominicaux, de leurs prises de bec, de leurs rabibochages, de leurs problèmes, de leurs réflexions ... On sent déjà que la période faste des Trente Glorieuses touche à sa fin et avec elle tout un wagon d'illusions perdues que nos joyeux cinquantenaires prend en pleine face. Mais détrompez-vous, ici pas de voyeurisme malsain. Juste des fragments de vie d'individus lambdas. Comme vous et moi.
Dans la filmographie de Claude Sautet, Vincent, François, Paul... et les autres réalisé en 1974 est le film qui jouit de la plus grande notoriété tant auprès du public que des critiques. Ce constat est probablement lié, en partie, à l’impressionnant casting réuni : Michel Piccoli, Yves Montand, Serge Reggiani, Gérard Depardieu, Stéphane Audran, Marie Dubois… Un film choral excellemment servi par ses acteurs et dont ressort, à nos yeux, l’interprétation sans faille de Michel Piccoli, d’une justesse rare dans de multiples registres. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2020/05/19/vincent-francois-paul-et-les-autres/
Une brochette d'acteurs formidables (Montand, Piccoli, Reggiani, Depardieu), un réalisateur exceptionnel qui signe ici un de ses plus grands films. Splendide vision de la France des années 70, belle variation sur le thème de l'amitié, la vraie.
5 082 abonnés
18 103 critiques
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3,5
Publiée le 24 décembre 2020
Le cinéaste français Claude Sautet a été salué comme un sociologue important dans l'histoire du cinéma français. La plupart de ses films portent sur la classe moyenne française qu'il a peinte sous ses vraies couleurs. Vincent, François, Paul et les autres est un film important dans sa carrière productive. Il combine des éléments de gaieté avec ceux de la crise de la quarantaine. Le ton général du film est léger avec des moments occasionnels de problèmes qui perturbent le bien-être des protagonistes. Une grande partie de l'espace à l'écran est partagé par ces protagonistes qui trouvent une solution à leurs problèmes personnels notamment ceux liés à l'argent qui a une incidence directe sur la santé, la décision de participer à un match de boxe contre un rival coriace ou la façon de traiter leurs femmes. Comme ces émotions sont montrées dans une perspective purement masculine la présence de personnages féminins n'a pas été fortement développée. Les acteurs Yves Montand, Michel Piccoli, Serge Reggiani et Gérard Depardieu ajoutent une vie supplémentaire dans leurs rôles ce sont des personnes troublées qui n'ont pas du tout peur de révéler leurs véritables sentiments. Enfin il est important d'observer la manière dont chacun comprend que des solutions doivent être trouvées car la vie doit se poursuivre à tout prix...
A la faveur de la rétrospective Sautet proposée par Arte, j’ai vu et revu certains grands films de Sautet. Enfant des années 90, les films de Sautet sont pour moi comme certains films de Pialat : des témoignages du temps (même le titre est 70’s). Non seulement Sautet film les années 70 avec une habileté très française et auteuriste, sans fioriture, mais il propose également des sujets sur le temps qui passe, la vie, l’amour, l’argent. La nostalgie est le premier élément qui marque chez Sautet. Dans Vincent, François, Paul et les autres, Claude Sautet s’attache à dépeindre le portrait de la petite bourgeoisie provinciale. Un médecin généraliste méprisant et sans passion dont le couple se délite, un écrivain qui ne parvient plus à écrire, un jeune boxeur qui peine à croire en lui, et un chef d’entreprise qui souffre de la séparation d’avec sa femme et qui se réjouit de la séparation d’avec son entreprise suite à de gros problèmes d’argent. Sautet peint, semble laisser une grande liberté à son équipe incroyable d’acteurs, et maîtrise un film-fleuve nostalgique et introspectif. On voit affleurer ici et là, la misogynie, la colère, les problèmes et les réconforts, le passé –toujours présent et renforcé par une voix off qui a la même utilité que dans Barry Lyndon de Kubrick- et l’avenir qui se dessine, au milieu de volutes de fumée de cigarette que tous fument allègrement, et c’est là tout le génie de Sautet.
Film d'ambiance (70's) et de génération (50aine) dans lequel excellent les Piccoli, Depardieu, Montant et Reggiani. Mais le scenario manque de brio et de tension dramatique, et la musique (Sarde) apparait étonnement insipide.
Une humanité propre à Sautet. Des personnages charnels comme du Steinbeck qui aimait tant les hommes et leurs imperfections. Idem Claude Sautet. Peinture précise de ces années là que j’ai vécu. Je ne me lasse pas des films de ce metteur en scéne, et puis les acteurs…………….
On peut presque dire qu'il s'agit de l'ancêtre du film "le Coeur des hommes". Beaucoup de similitudes mais il scénario bien différent. Une très bonne comédie à voir.
Film d'atmosphère et de dialogues. Il ne passe au final pas grand chose même si on s'attache peu à peu aux personnages. Esthétique impeccable, acteurs magnétiques. Mais le film manque d'ampleur et de mordant. Le rôle de certains personnages est difficile à cerner (l'écrivain par exemple). A peine 2 ans plus tard, un éléphant ca trompe donnera un rythme plus soutenu à un film similaire de copains. Il y perdra cependant en romantisme.
Même si les images , la photo et les scènes de boxe sont dépassées, il n'en reste pas moins que ce film est le testament d'une époque.Un summum du 7ème art à la française. Pas de forfanterie ici, ni de superflu mais le mot juste, le geste juste. Une direction d'acteurs inégalée dont Claude Sautet sait tirer la quintessence. Un cinéaste qui sait nous parler des choses de la vie avec pudeur et sensibilité pour toucher ce qu'il y a de plus profond en nous.
THE film chorale par excellence. Souvent imité, jamais égalé. Et puis la colére de Piccoli le jour du gigot à la campagne! L'amitié, la vie, l'amour, la magie d'un cinéma disparu...
Déjà 40 ans... Claude Sautet avait déjà pressenti la fin des années d'insouciance, des 30 glorieuses sans chômage et j'avais 23 ans... Film mélancolique et nostalgique sur le temps qui passe, les illusions qui s'effilochent et les femmes qui s'en vont... Un chef-d'oeuvre