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Jonathan M
130 abonnés
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3,5
Publiée le 10 mars 2021
Après sa romance en tout point parfaite, César & Rosalie, Claude Sautet traite ici de l'amitié de longue date, des dimanches entre copain dans la maison de campagne et des affaires tournant plus ou moins bien. Malgré quelques semaines après avoir vu le film, il me reste comme marqueur indélébile un Yves Montand où la vie professionnelle bat de l'aile, et se répercute par un retour de boomerang sur la vie personnelle. Et cette scène, en fin de film, après que sa femme (Stéphane Audran) est quittée le navire par lassitude, avec cet échange salvateur. Attablé dans un café, il lui demande de revenir, elle lui fait comprendre pudiquement que c'est trop tard, on comprend dans ses yeux qu'il a compris qu'elle ne reviendrai pas. Le désespoir absolu dans son regard est brutalement beau. Il vient de prendre l'uppercut fatal, et sa fragilité submerge tout un d'un coup le dialogue. C'est une scène extraordinaire.
très belle histoire sur l'amitié : les amours , les emmerdes , les rituels de la vie . Encore une fois Sautet réussi à nous plonger dans son univers social. Yves Montand régal . Le jeune Depardieu était déjà plein de promesses. Bref l'histoire d'une bande de potes qu'on oubliera pas .
Faisant alterner dans aucun ordre apparent moments de joie et moments de peine, moments d'espoir et moments de désespoir, 'Vincent, etc.' ne raconte pas grand chose mais ressemble à la vie, ses hauts, ses bas. Il est aussi porté par Piccoli, Montand et Depardieu au sommet de leur art.
Dans les mains d'autres réalisateurs ça marche pas l'histoire des bandes de copains mais là j'avoue avoir été emporté par cette histoire, on est avec eux, avec leurs joies et peines. Il faut dire aussi que les acteurs sont excellents que ça soit Montand, Piccoli, Depardieu ou Reggiani. Sautet arrive à peindre les situations les plus réalistes possibles et on doit avouer que les portraits sont bien tracés sans aller dans le voyeurisme. Maintenant ça ne va pas plus loin.
Peut être le long-métrage le plus représentatif du cinéma de Sautet: une bande de potes, de la bouffe, de l'amour, des épreuves, des engueulades... de la vie quoi! Le réalisateur joue encore une fois au sociologue et délivre, à travers ce film choral, un instantané de la société française des trente glorieuses. Une histoire toute simple, pleine de délicatesse, et servie par un quatuor de comédiens exceptionnels.
Un film plaisant de bout en bout dans le pur style de Claude Sautet, à savoir filmer la vie, capter les émotions les plus sincères. Bien aidé il est vrai par un casting exceptionnel, le scénario s'avère intéressant et nous tient en haleine jusqu'au bout. Mention spécial à Yves Montand comme souvent. Un des meilleurs film de Claude Sautet.
C'est peut-être le film emblématique de Claude Sautet, celui ou son style et ses thèmes sont les plus manifestes. La vérité avec laquelle il décrit les choses ordinaires de la vie, simples ou compliquées, n'appartient qu'à lui. Entre deux week-end de camaraderie plus ou moind franche, d'apparente insouciance, Sautet explore les soucis auxquels sont confrontés trois amis et jeunes quinquagénaires distingués. Paul, écrivain, connait une longue panne d'inspiration; François, médecin, a des problèmes de couple; Vincent, entrepreneur, a des problèmes de couple et d'argent. Dans l'ordre d'importance à l'écran, Vincent, François et Paul affrontent une situation grave, épidermique, avant que, peut-être, la vie ne reprenne un cours plus paisible. Claude Sautet filme des existences qui se troublent, une amitié qui se déchire, des rires jaunes et des douleurs muettes. Formidablement dirigés, les comédiens composent avec justesse leur rôle de bourgeois et hommes vieillissants et comme aux prises avec le désenchantement. La musique de Philippe Sarde et l'affiche du film, ce dernier plan des trois, Montand, Piccoli, Reggiani, auxquels se joint Depardieu, sont dans toutes les mémoires (de cinéphiles).
Une brève incursion dans la vie de quatres amis. De leurs déboires amoureux, à leur coup de gueule qui ne font que renforcer leurs amitiés. Une époque belle à observer, des weekends entre amis qu'on nous fait partager et des acteurs au sommet. Un chouette instant très bien dirigé.
septiemeartetdemi.com - Tous ces noms, il est difficile de garder à l'esprit qu'il s'agit d'autant d'acteurs. Derrière chacun de ces personnages à qui l'ont prête un caractère, il y a une toute autre personne que le tournage efface au moins en partie.
Pourtant l'œuvre part sur une base simple : une tranche de vie truffée de problèmes pour tout le monde, dont les rebondissements vont être comme autogénérés à la force des interactions entre les protagonistes. Toutefois, il y a un thème fort : comment continuer la vie une fois qu'on en a usé la moitié. Une disposition qui lui vaut les faveurs du public, quoique, ainsi que le fait remarquer un critique amateur anglophone, il soit très androcentré, tel d'ailleurs que l'annonce le titre.
Cela lui confère une certaine unidimensionalité dérangeante, avec des dialogues irréguliers en qualité, qui peuvent soudain se transformer depuis un bouche-trou informe en réflexion intéressante à ne pas louper. Même chose pour la musique et le décorum : orage, incendie, re-orage, ils sont des phénomènes normaux passant ici pour des gêneurs. Au spectateur de faire l'effort de s'accrocher, un effort énormément amoindri par la prestation du casting, que Montand tout seul éclipse par son temps à l'écran et son honnêteté dans le jeu.
Brillante ballade que Y.Montand conduit avec brio. Les personnages, pleins de vie, prennent une dimension superbe à la lumière du réalisateur dont la justesse confère au long métrage une noblesse marquante. Très bon.
Claude Sautet ausculte la société française des années 70, à travers les mésaventures de trois amis d'enfance à l'orée de la cinquantaine. Il y a là Vincent (Yves Montand), le chef d'entreprise séparé de sa femme et qui connaît des difficultés financières, François (Michel Piccoli), le médecin autrefois idéaliste devenu frustré et colérique, et Paul (Serge Reggiani), écrivain raté qui se console avec la bibine et l'amour maternel que lui porte son épouse. Ces trois-là (tous des acteurs issus de l'immigration italienne, au passage) se retrouvent avec d'autres pour prolonger leurs jeunes années autour d'un bon repas ou d'un week-end à la campagne, voire d'un combat de boxe de leur jeune camarade Jean (Depardieu)... Le film date de 1974, et on constate avec intérêt le parallèle entre la trajectoire déclinante des trois amis (santé, finances, couple...) et celle de la situation de la France, avec la fin des Trente Glorieuses qui s'amorce avec le premier choc pétrolier. Plus ou moins consciemment, Claude Sautet a bien senti l'air du temps et perçu la tournure des évènements. "Vincent, Paul, François et les autres..." ne raconte rien d'autre, se bornant à mettre en scène la vie quotidienne, ses petites joies et ses grandes déceptions. Cette dimension narrative assez mince et diluée, qui ne raconte pas grand-chose, risque de déconcerter une partie du public, mais c'est le principe de ce film, voire du cinéma de Claude Sautet, toujours joliment dialogué par Jean-Loup Dabadie. C'est une œuvre qui fait la part belle aux acteurs, et chacun d'entre eux bénéficie de moments de bravoure (à l'image du combat de Depardieu), à l'inverse du casting féminin, qui ici ne joue que les utilités, à l'instar de Stéphane Audran, simple regard (empreint de tristesse et de tendresse) posé sur les malheurs de son ancien amour Montand. "Vincent, Paul, François et les autres..." restera un film rare, devenu culte pour de nombreux spectateurs l'ayant vu à sa sortie, témoignage d'un époque à jamais révolue.
Ah.. les amis, les amours, les bars, les cigarettes, la pluie, la boue....tous les clichés de Sautet qui constituent un témoignage social de la vie en France dans les seventies.
En 1974, Claude Sautet réalise un film sombre sur les doutes et les déboires de trois amis approchant la cinquantaine. Le fait que le portrait de ces hommes (Yves Montand, Michel Piccoli et Serge Reggiani) soit d’inégale profondeur dans leur traitement, rend le long-métrage un peu poussif. Seul le personnage d’Yves Montand présente véritablement un intérêt. On retiendra également la participation convaincante de Gérard Depardieu. Côté féminin, les actrices restent en retrait à l’exception de Stéphane Audran. Bref, une histoire de mœurs sans grande émotion et au rythme lent.
C’est un film d’un autre temps…mais dans lequel une bonne partie du cinéma français ultérieur semble avoir longuement infusé, car on y décèle des clichés qui sont ensuite presque devenus des normes, jusqu’à parfois lui donner des allures de patient alpha du genre. C’est un film choral, avec un casting parmi les plus prestigieux de son temps (Montand, Piccoli, Reggiani, Audran, Dubois…et même un tout jeune Depardieu), à une époque où ce n’était finalement pas si fréquent, et qui se contente de tenir la chronique au long-cours d’amitiés masculines. C’est un film où les scènes se déroulent souvent à table, autour d’une bonne bouteille de vin. C’est un film bourgeois, qui dresse des portraits d’hommes embourgeoisés dans lesquels le Français moyen aurait du mal à se reconnaître : cet élément, tout particulièrement, est resté profondément ancré dans les moeurs de ce type de cinéma, même s’il faut prendre en compte la subtilité que si ces hommes affichent toutes les apparences de la réussite, ils traînent pas mal de casseroles derrière eux, des casseroles qui sont aussi le ciment et le garant de leur amitié. Enfin, sur un mode plus léger, il a sans doute contribué à pérenniser l’image d’Epinal d’un cinéma français dont les personnages sont perpétuellement en train de cloper, à moins qu’ils ne soient en train de chercher leur paquet dans leur poche. Il y a d’autres aspects par lesquels, ‘Vincent, François, Paul et les autres’ est un pur produit de son temps et en acquiert dès lors une valeur rétro-sociologique. Par exemple, il relègue ouvertement les femmes au second plan, à moins qu’elles ne s’incarnent dans des figures archétypales de loyauté ou de versatilité (conformes au regard de l’époque). Pourtant, Sautet prend quand même acte des évolutions des années 70, à une époque où les femmes commençaient à refuser de sacrifier aveuglément leur existence pour le confort d’esprit et de cœur de patriarches ombrageux. Il souligne également le paradoxe d’un pays qui sortait à peine d’une révolte libertaire six ans plus tôt et se montrait déjà prêt à sacrifier ses valeurs et une certaine manière d’envisager le monde sur l’autel du capitalisme triomphant. Pour résumer un peu à quoi vous vous exposez en le regardant, imaginez un peu ‘Les petits mouchoirs’, avec encore moins d’humour, et qui se concentre exclusivement sur des hommes de cinquante ans, d’il y a cinquante ans.