Des dialogues peut-être un peu faiblards au début ? Il faut rentrer dans cette lenteur, et comprendre ce garçon fasciné par la liberté des oiseaux, symboliquement l'albatros. Atmosphère poétique, prises de vue à hauteur du jeune. Un naturel qui fait du bien, on est globalement au calme, hors people et fouillis d'images, on suit un père abîmé, influençable, et son fiston décidé, exigeant que paroles et actes soient un peu plus en harmonie (ce pourrait être dans n'importe quel pays). Des plans fixes,un propos en creux,de l'ambiguïté. Les grandes étendues russes, le dialogue plus par gestes ou mimiques que par la parole,la vodka quasi-obligatoire, peuvent dérouter.L'accroche réside dans la beauté de l'image et l'anecdotique(wc près des rails, linge à sécher, caleçon du père sur une chaise, parapluie rose déglingué d'un habitant). Portraits savoureux autour de pulsions de base comme méfiance, prise de risque ou calcul, partage équitable, arnaque et aussi attachement irraisonné... L'être humain sous son angle le moins chichiteux. La fin,lucide, peut paraître vaine, elle n'en est pas moins ouverte.