Avis sur Los Muertos

Festival des Trois Continents nantais 2013. Pour être morts, ils sont morts... Quoique les grands mouvements de caméra du début forcent l'admiration. Chacun est happé, se dit que ces magnifiques morceaux de nature vont recéler quelque autre merveille. Point du tout. Voilà l'écrin d'humains décérébrés. A part l'ironie grinçante du titre, ne pas compter sur la joie. Encore moins sur l'humour. De l'intrigant on vire au sordide. Respect pour le choc énorme qu'on devine à la base, sauf que le réalisateur fonctionne comme un avare. Le quinquagénaire Vargas, belle g..., petit bedon, la liberté hors des murs. Or, impossible de s'identifier à ce drôle de zigue, il finit par révulser. Et puis tous s'avèrent trop mécaniques chacun à leur manière. La splendide nature prend des allures de pieuvre. Le cinéma argentin contemporain maniant le cynisme pourrait bien, du rire sardonique escompté, virer au rejet pur et simple de ses plus fervents spectateurs. Attention à la surdose, celle qui met dans un état nauséeux... Les amateurs d'effets sophistiqués, les techniciens de cinéma, les snobs peuvent aimer, raffoler même... De nombreux spectateurs, de réjouis à l'introduction devraient passer à l'hébétude... ou dormir en seconde partie. Trop lancinant, cru, pervers... Je déconseille fortement au grand public.

Lisandro Alonso nous plonge avec LOS MUERTOS dans un univers qui semble hors du temps, apparaissant tel un monde primitif encore jamais exploré. D’où le choix d’expérimenter une mise en scène sensuelle, d’une lenteur contemplative, qui se révèle absolument envoutante, jamais ennuyeuse. Le pari assez ambitieux d’un film quasi-muet et si épuré sans qu’il n’apparaisse vide de sens ou d’intérêt est donc réalisé avec succès, et constitue une des grandes curiosités de la Quinzaine Des Réalisateurs 2004.

Un film sauvage (un peu dans tous les sens du terme) avec quasiment un seul acteur (totalement inconnu) qui donne son nom à son personnage : bienvenue dans le minimalo-naturalisme détenu par des réalisateurs du tiers-monde qui ne font qu’un avec leurs inscénarisables sujets. Los Muertos peut être résumé en une ligne & ne semble formé que de quatre plans qui épaississent la frontière entre plan long & plan-séquence par leur lenteur incommensurable inconnue du cinéma occidental. Il y a bien d’autres plans toutefois, des petits moments qui se succèdent brutalement comme des journées trop vides & trop bien remémorées, où le personnage n’arrête pas… d’arrêter de faire des trucs.

Vargas étant en prison, le propos est-il que l’ennui est la vraie prison ? Cela voudrait dire qu’une bien lourde peine est infligée au spectateur. Toutefois non : Vargas est une force de la nature, un héros dont tout le monde se fiche, qui sait voyager dans la civilisation & en-dehors, naviguer ou tuer une chèvre. Le consumérisme se fait tout petit à côté de son autonomie, & si l’on regarde le film parce qu’on est soi-même consumériste de films (il y en a de pires formes, hein), on n’a plus vraiment le rapport de force à son avantage : trop long, trop lent, une caméra même pas contemplative qui n’évolue qu’en angles droits ? Peut-être, mais le film ne nous rend pas victime de l’ennui : il nous en rend coupable. Tant pis pour nous si on ne sait pas l’apprécier. Et je n’ai pas su.

Ayant nécessité une préparation parfois énorme pour que des scènes n’aient paradoxalement absolument rien de cinématographique, Los Muertos remplit sans accrocs le carnet des charges de son genre : le contrepied.

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Ce film réalisé par Lisandro Alonso et sorti en 2004, n'est honnêtement pas terrible. Après, ça ne concerne évidemment que moi et je n'ai pas du tout été réceptif à ce film, pourtant, je savais qu'il était assez particulier. C'est l'histoire d'un homme qui sort de prison et s'enfonce ensuite dans la nature pour retrouver sa fille. Le synopsis est pourtant intéressant, on a envie de regarder le film mais le scénario laisse finalement de marbre après pourtant une introduction intéressante et énigmatique. S'ensuit alors le parcours d'un homme dans la forêt tropicale mais qui n'apporte au final peu d'intérêt, ce qui est très dommage car tourné d'une autre manière, cela aurait pu être beaucoup plus captivant. Pour avoir gagné ces prix, je me doute que le film a du plaire à un certain public et c'est pourquoi je ne dis pas que ce film est mauvais, c'est, encore une fois, un avis totalement personnel et j'aime pourtant regarder des films plutôt expérimentaux comme celui-ci. Le parti pris qu'il n'y ai pas de dialogues ne me dérange pas en-soi car il y des films muets très intéressants et devant lesquels on ne s'ennuie pas mais ici, la narration ne nous attire pas, elle est molle et sans intérêt. Je trouvais, là aussi, pourtant l'idée intéressante, raconter une histoire rien qu'avec l'image, ce qui est tout à fait possible, surtout au cinéma. La réalisation est plutôt bonne mais la surcharge de plan-séquence tue le plan-séquence, la nature, l'état sauvage, certes c'est beau, mais au bout d'un moment, on n'y fait plus attention tellement on y est habitué. Au final, on s'ennuie et on a hâte que le film se termine ! "Los Muertos" est donc un film très particulier qui ne correspond pas à mes attentes personnelles mais je suis sûr qu'il peut trouver son public.

Ancré dans une nature silencieuse où l'existence se lie avec simplicité de vie se trouve au fin fond de l'Argentine une civilisation éloigné de tout urbanisme, où la différence sociale se transforme en diversification des cultures. Tel est ce Los Muertos. Il nous raconte le périple d'un homme quinquagénaire d'apparence paisible, cherchant de ses racines celle qu'il a participer à mettre au monde il y a déjà quelques temps. Et d'une certaine façon, le film de Lisandro Alonso est une peinture moderne du Naturalisme. La nature étant maître de tout et pour tout, les dialogues humains y prennent donc peu de place. Entre-autre, les expressions y sont une autre sorte de langage, comme plus honnêtes et plus profonds des ressentis de celui qui les expose. Pourtant, même si l'ensemble dégage une atmosphère et une philosophie certaine, Los Muertos est un film borné jusqu'à l'os. L'idée est toujours la même, comme Rousseau ne fera jamais l'éloge à Voltaire. Nous nous devons de suivre cet homme, assez ennuyeux au final, qui n'arrivera jamais ou presque à nous faire voir autre chose qu'une représentation allégorique de l'homme revenu à sa phase initial. Et hormis une scène assez marquante, celle où Vargas tue sauvagement un animal qui semble bien trop réaliste, le film n'emballe pas, ne bouleverse jamais. Malgré tout, les quelques passages intéressants et les décors arrivent à nous sauver de l'ennuie. Ni décevant, ni renversant, cette balade mérite quand même un petit détour. Ne serait-ce d'abord que par sa courte durée. Dommage néanmoins que le message soit si démonstratif et si peu aboutit. Une curiosité de plus, pas si mauvaise que cela.

Comme pour "La libertad" et "Fantasma", il faut du temps pour apprécier ou pas le style incroyablement nonchalant du réalisateur argentin Lisandro Alonso... Il faut savoir que celui-ci n'engage que des acteurs non-professionnels et adore les longs plan-séquences... Passé cette mise en garde, on se délectera essentiellement des sublimes paysages de l'Amazonie... Intéressant à voir une première fois mais certainement pas une deuxième...

Très beau film sur un mec qui sort de prison et qui entreprend un voyage pour oublier et se ressourcer. Tout simplement magnifique

Peu de films dégagent une force vitale pareille à celle de "Los Muertos".
La nature, sauvage, y est omniprésente. L'humanité n'y est pas confrontée mais en fait partie intégrante.

Une expérience sensorielle et humaine unique, dont on ressort sonné.

Pour moi ca reste un exercice de style sans plus: long, vide et sans intérêt (peut-être les décors...)

Sans saveur et d'un profond ennui, ce film n'est que le retour d'un homme chez lui, point final. Même le côté nature de certaines scènes laissent froid...

Bof bof. Le style est personnel, mais des plans de 3 minutes sur qqun qui mange dans son tupperware, ça a ses limites.
Heureusement que quelques passages sont là pour nous sortir de la torpeur (la ruche, la chèvre). On sort cependant de la salle en ayant l'impression d'avoir vu un film relativement unique.

Los Muertos est un film hautement recommendable car il sort des sentiers battus et offre une approche différente de la narration et de la mise en scène.
C'est un film très lumineux dans le sens où on sent bien la chaleur écrasante qui pèse sur les épaules des personnages d'où un sentiment de moiteur, de langueur. Tout à l'air de se dérouler au ralentit mais la violence est bien là, sous-jacente, parfois même froidement exposée mais pas gratuitement. Le mystère que dégage le personnage principal et son mutisme finissent par donner au film une atmosphère très oppréssante. C'est un film très réussi dans le sens où il arrive à installer une ambiance très particulière et à retenir l'attention de long en long alors qu'il ne se passe pas grand chose. Tout tient dans ce que l'on imagine: qu'a-t-il fait, pourquoi et que va t-il faire maintenant?

Attention au synopsis trompeur ! Pas de polar d'action ici : c'est lent, long, sans aucun rebondissement, presque sans paroles. Peut-être qu'il faut voir ce film en tant qu'intello-philosophe-plein d'imagination pour passer un bon moment... Sinon, on peut y aller pour faire une balade en barque à travers la nature sauvage, sous le soleil d'Amérique du Sud, bercé par le clapoti de l'eau et le chant des oiseaux... en fait, les conditions idéales pour une séance de sieste ! Une étoile malgré tout, car ça fait du bien de ne pas voir que les grosses prod d'Hollywood à l'affiche.