L'histoire d'un enfant tellement intelligent qu'il ne pourra faire que ... pilote de course, comme d'autres font footballeur.
Quand je met 10, c'est soit que le film ne vaut que ça, soit que je ne sais pas quelle note mettre.
D'un côté, je pourrais mettre 3/20 tellement les scènes sont niaises, débiles et mal foutues, surtout la course dans le désert et les montagnes particulièrement remplies de flous d'incrustation et d'absence totale de réalisme de course. Sans parler des quarts d'heure psychologiques qui finissent par envahir le film jusqu'à la guimauve dégoulinante.
D'un autre côté, je pourrais mettre 14/20, tellement le kitsch affirmé et total de l'ensemble est impressionnant visuellement. Les scènes de courses en circuit sont effectivement sympathiques, mais tellement hachées qu'elles détruisent tous les effets graphiques. Il semble que les réalisateurs ont oublié que ce qui fait la force de la bande dessinée, c'est l'arrêt sur image perpétuel. C'est l'impression de vitesse et d'action qui est importante, pas le mouvement saccadé. Et il faut bien le dire, par rapport à ce film trop long, le clip des années 90 « Cassius » passe pour un chef d'œuvre graphique avec bien plus d'inventions et d'« impression » de vitesse, souvenez vous des motos qui filent. Idem pour « Akira », où l'impression d'action était très bien rendue, avec le look japonais qui fait bien. Ici, on peut dire que le look américain ne le fait pas si bien.
Le seul problème, c'est que d'un côté comme de l'autre, il manque surtout de la cohérence et du spectacle. Quand on voit comment « Cars » de Pixar a réussi à rendre passionnante une course avec des plans simples et un montage qui laisse le temps de voir ce qui se passe, ici, on a le droit au pire écrêtage de scènes coupées à outrance que seuls certains ralentis permettent de saisir. Sans parler des scènes dans l'usine qui sont carrément totalement irréalistes et simplement nulles.
Bref, si on peut comprendre l'idée de transcrire pour la première fois « visuellement » une BD à l'écran, on est forcément déçu par le budget qui ne permet pas d'y croire une seconde, ce dès la première minute.
C'est aussi oublier la nullité extrême du scénario, mièvre, niais et « hollywoodien » dans le très mauvais sens du terme, mais après tout c'est le niveau des mangas actuels, n'en déplaise aux jeunes décérébrés qui en consomment au kilo. A un moment, on se demande même si ce sont bien les créateurs de « Matrix » chef d'œuvre adulescent qui sont les responsables de ce navet. Quelques films adultes et mature de ces 5 dernières années montrent que l'industrie du film a compris que l'occident a des ados qui font tous des études désormais. Et inutile de dire que la conclusion est carrément risible, surtout en ces temps de président « tape à l'oeil » qui montre bien ce qu'il pense des petites gens qui croient à leurs rêves. Ils peuvent peut-être consommer avec ce qu'il leur reste d'argent à crédit, mais qu'ils ne commencent pas à déranger les rouages bien huilés d'une économie mondialisée qui raisonne à des altitudes que le commun des mortels ne peut même plus imaginer. Ne parlons pas alors de leur options de libertés !
Pour ma part, c'est peut-être le côté graphique qui est le véritable râtage, c'est tellement disparate que ça ne fonctionne pas. Et c'est dire ma déception.
Un bon point technique par contre pour les halos de flous en forme de carré (comme si les lamelles du diaphragme de l'objectif étaient au nombre de 4), hommage aux cases format BD ou hystérie créative de fous d'effets spéciaux laissés en roue libre ? Ce qui est sûr, c'est que ça n'existe pas jusqu'ici, et c'est autant original que révélateur du niveau moyen d'exigence réalistique de l'ensemble.
Il reste l'humour, mais tant de scènes sont niaises qu'il a du mal a remonter le niveau.
On oubliera les performances des acteurs qui ne sont que des prêtes paroles et pantins de fond vert. Même Ricci est pathétique. On s'amusera de l'apparition de Melvil Poupaud, en commentateur djeun hystérique, le seul moment marrant du film, à défaut d'être fin ou réaliste.
Peut-être que ça peut plaire aux moins de 10 ans, mais j'en doute, les questionnements philosophiques sont trop adultes (j'ai pas dit intellectuels) pour les passionner.
Comment les gars qui ont pondus « Matrix » ont pu faire ça ?
C'est un vrai sujet de philosophie qui mériterait de passer au bac.