Cette nouvelle production de Paul Greengrass reprend le même principe que son "Bloody sunday" : sujet fort sur l'Irlande, scène de massacre éprouvante, caméra à l'épaule pour donner une impression de reportage pris sur le vif. Pourtant, cet "Omagh" paraît moins maîtrisé et au final moins abouti que le précédent. La faute en revient à l'histoire elle-même. Effectivement, on distingue très clairement deux parties dans le film : l'attentat et ses conséquences directes, puis l'enquête menée par les familles et la police. Si la première partie en bouleversera plus d'un avec des scènes horribles et très puissantes, la deuxième se révèle bien moins convaincante. Ainsi, la pudeur de la première partie ne débouche que sur de très rares scènes de psychologie dans la seconde. Comme si les auteurs n'avaient pas voulu traiter des conséquences psychologiques d'un tel massacre. Ils préfèrent se focaliser sur l'enquête, pourtant pas très intéressante. Même si le film est vraiment très bien, on ressort déçu car c'est un film qui commence très fort pour finir en demi-teinte.