Attila Jannish ancre son film dans se second monde celui des essences et des sensations, qui habitent un monde conscient et prosaïque et le nimbe d'étrangeté et de mystères. Un homme part sur son passé, comme on part en promenade le dimanche, sans rien amener d'autres que lui même, sans autres buts que de vagues illusions et de banales questions. Une posture qui lui permait de rencontrer les personnages de sa vie passée, personnages absurdes qui ne reconnaissent rien en lui ou si peu. Mais voilà que plus radicalement que le superbe Ombre sur la Neige (un voleur en fuite), on assiste à un dérèglement du temps qui est double, l'instinct du souvenir et de la culpabilité qui inconsciemment diligente la quête du héro à travers une suite d'objet hétéroclite qui forme une scène totale et précise de la mémoire refoulée. Et une fuite hors du monde hors de ce souvenir, qui ne peut que ramener le héros à lui, et lui en faire grief éternel. Pour Attila Jannish, le monde est d'un second ordre, les hierarchies apparentes cache des nivellements secrets, la sorcellerie n'est pas loin, et du mystére de l'horrible répétition de mêmes scènes, on revient à une plongée démentielle dans l'affect et la mémoire. Jamais peut être à part pourrons nous considérer son autre chef d'oeuvre Long Crépuscule , dans lequel le temps begaye de manière similaire, mais pour de tout autres motifs, autour d'une idée essentielle résumé par le célèbre Tarr, dans sa somme théologique, Satantango, l'araignée qui tisse des liens si étroits, si étroits comme le temps tisse entre les personnages des rapports secrets qui n'ont à voir ni avec la distance ni avec le temps entendu, mais sa curieuse et mystérieuse compression, extension, auquel la raison n'entend rien. Trouvé les rapports qui unissent les évènements c'est la sublime mission d'attila jannish, et il y arrive aussi bien que Ruiz ou Ripstein. Chapeau !!