Trois ans après l'adaptation de Sin City (2005), l'auteur Frank Miller voit sa bande-dessinée adaptée sur grand-écran. 300, pris en main par le désormais célèbre Znack Snyder (qui n'était alors qu'à son deuxième long-métrage, après l'Armées des Morts, 2004), a magnifiquement été réalisé. Tant au niveau visuel que sonore, avec de bons acteurs et un scénario historique convaincant.
Le scénario retrace le parcours de la guerre des Thermopyles où 300 guerriers Spartiartes font face à l'empire Perse mené par Xerxès. Trouvant ses origines dans l'histoire, Znyder y rajoute un peu de fantastique et de l'importance au rôle féminin, contrairement à la BD originale. Ainsi, Lena Headey se voit octroyer le rôle de la Reine, relais entre son mari et la société grecque.
Concernant le rôle principal, Léonidas, il est magnifiquement interprété par Gérard Butler. Froid, digne d'un roi, d'un leader face aux Perses, l'acteur tient parfaitement le rôle.
La bande-son nous emmène aussi et nous donne des frissons, du peps et du rythme dans ce péplum outrageusement violent.
Et le point fort élémentaire et primordial réside dans le graphisme et l'art des séquences. Retrouvé l'ambiance sinistre de Sin City, haut en couleurs cette fois, avec des séquences centrées sur un personnage et parsemées de ralentis. Cette façon de faire montre Ô combien le talent de Znyder. La caméra ne reste fixe que très peu de temps pendant le film, ce qui donne encore plus d'énergie violente aux combats ; et pourrait déplaire à certains.
Car il est vrai, ce film a tout de même quelques défauts : outre la violence plus que présente, il y a cette idéalisation des Spartiates. Tous vêtus de plastiques impressionnantes, au bon et doux visage blanc et à une mentalité humaine, les hommes de Léonidas font faces aux monstrueux perses, allant des noirs aux mongoles, présentés ici comme le mal absolu. Alors qu'en réalité, dans l'histoire antique, il en n'était rien. Et cette façon de présenter les 300 guerriers indique bien l'américanisation présente du film : transposition avec les guerres actuels où l'homme blanc est pur.
Mais malgré cette facette assez décevante, on retrouve ici un excellent film qui a le mérite d'entrée dans l'histoire du 7e art.