Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
4,0
Publiée le 16 février 2008
Cette histoire d'amour virtuose orchestrée par Marcel Carné (réalisateur du magnifique "Les enfants de parais) avec ses acteurs fétiches reste encore aujourd'hui très convaincante, alliant avec force humour et mélancolie. C'est un voyage semé de doutes et de choix pour véritable souffle de vie et de liberté. Un classique du cinéma français.
Très marqué par son époque, Hôtel du Nord est rempli de toute la gouaille parisienne des années 30, et d'une galerie de personnages hauts en couleur. Chronique mélancolique d'une désespérance rampante, entre des jeunes amoureux suicidaires et des moins jeunes désabusés, le film est un festival de répliques à la mitraillette, servies notamment par Jouvet et Arletty, et dissèque un milieu où le bonheur semble difficile à obtenir. Le style est évidemment très daté, mais fait quand même son petit effet.
Tout de suite, ça grouille, ça joue, ça bruite devant l’hôtel du Nord. Les destins se croisent, et parfois s’entremêlent. C’est aussi un couple d’amoureux sur un banc. Avant que l’on comprenne leur drame, des amoureux si jeunes et qui ont pourtant déjà l’air si blasés, mélancoliques et désespérés. La peine de Renée et Pierre est à fendre le cœur et pourtant ils semblent s’aimer, une condition indispensable au bonheur, mais qui pour eux ne paraît tellement pas suffisante. A ce point que l’on apprend qu’ils veulent mourir, rester ensemble mais dans un autre monde. Leur résignation à l’écran est bouleversante. Leurs yeux sont remplis d’amour et de détresse. Les moments que l’on passe avec eux en cet instant sont terriblement poignants. « On a que notre amour et rien de plus ». Ils veulent être libres, mourir sous une bonne étoile, avec la mort comme voyage de noces.
Renée à propos de Pierre : « Il faut que je l’oublie, il faut que je l’oublie. Mais pendant ce temps-là, je pense à lui. « Le piège inextricable du manque. Dans le manque, l’autre est toujours en vie. Raymonde à Edmond : « Atmosphère, atmosphère !!! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère !! » pour une réplique qui est donc entrée légitimement dans le panthéon des dialogues du cinéma français. Renée et Edmond : « L’autre, tu n’as pas voulu le tuer toi. J’ai fait pire, je lui ai donné de l’espoir « . Peut-être l’arme du crime la plus immatérielle autant que cruelle.
Dès le début, on tire un coup de feu à l’hôtel du Nord, il y en aura un autre à la toute fin. Dès le début, il y a des amoureux sur un banc, on en retrouvera un à la fin. Seront-ils les mêmes ? Les coups de feu et les coups de foudre se confondent. L’hôtel du Nord, c’est une parabole finalement très existentielle. La vie du Canal Saint-Martin, c’est ici le monde en miniature.
Hôtel du Nord, c’est bien plus qu’une réplique, même si bien sûr on l’attend avec impatience. Une multitude d’autres pépites s’y glissent, un vrai bonheur de cinéma !!
Un jeune couple miséreux se rend à l’hôtel du Nord pour y mettre fin à leurs vies. Le coup est raté et les voilà de retour dans la vie active avec un nouveau foyer: L’hôtel du Nord.
Le film commence sur une introduction sous forme de grand repas dans un décor modeste mais attrayant qui a pour une unique but de placer tous les personnages. Grâce à la mise en scène de Carné, chaque décor prend vie et nous attire inlassablement dans la nostalgie de la vieille France. Et comme les personnages, on est contraint de quitter ce lieu.
Marcel Carné dispose d’un super casting avec notamment Arletty que j’ai découvert dans Maxime. Avec quelques doutes, sur le départ, ses interprétations sont toujours remarquées et se distinguent des autres personnages en arrivant même à éclipser un Louis Juvet excellent. « Atmosphère, Atmosphère. Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? ». Toutes les répliques qu’elles prononcent entrent instantanément au panthéon du cinéma.
L'un des films les plus notoires de la filmographie de Marcel Carné... Mais curieusement, c'est pas un de ses meilleurs films. C'est un film assez agréable et divertissant, les dialogues sont excellent, l'histoire intéressante et les acteurs tres bien choisis et jouant merveilleusement bien (Et plus particulierement monsieur Louis Jouvet, Arletty et Bernard Blier) ! Cependant, le scenario et l'ambiance en général, sans jamais être lassants, ne sont pas exceptionnels... Un bon film tout de même.
Une poésie romantique qui se regarde comme on lit un roman d'amour:on s'y plonge et on reste attentionné,à la fin on a envie d'être amoureux à Paris.Et tout ça gràce à des dialogues mignons,des acteurs émouvants et des décors somptueux.
Un monument du cinéma français porté par la grâce d'Annabella et la noirceur de Louis Jouvet. Mais au-delà des simples performances d'acteur (ils sont tous fantastiques !), il y a la poésie de Marcel Carné, cet art de laisser divaguer sa caméra au gré de ses humeurs. Son oeil danse au-dessus des acteurs, une symphonie dramatique qui s'empare peu à peu de ses êtres pour n'être plus qu'à leur tour les notes de cette musique mélodramatique. En prime, les décors et les lumières sont extraordinaires de vérité et de nuances. Que dire enfin du scénario, de ces répliques passées depuis à la postérité, de cette flânerie mélancolique et parfois drôle qui file le long du canal... Magique.
Il y a là, dans ce film inspiré des romans populaires d'après guerre, toute la grandeur du cinéma français. Un condensé de dialogues cocasses et drôles ("Atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ?"), des plans léchés, des personnages intrigants... Ce film est à redécouvrir : Marcel Carné ne vous décevra pas.
« Hôtel du Nord » est la quintessence du populisme cinématographique. Si le film paraît avoir mal vieilli en 2012, la réalisation impeccable de Marcel Carné se ressent toujours. Surtout, la qualité de ce long-métrage repose sur le jeu des acteurs, tous excellents: Louis Jouvet en personnage cynique et non moins spirituel, Bernard Blier, dans l'un de ses premiers rôles majeurs, en éclusier un peu simplet et naïf, Annabella en fiancée désenchantée et qui apporte la véritable tonalité tragique au film, tandis que la brillante Arletty donne quant à elle à « Hôtel du Nord » un ton humoristique, par le biais du personnage qu'elle campe, celui de Madame Raymonde, une prostituée gouailleuse et plus parisienne que nature. Le jeu des acteurs, l'alternance du dramatique et du comique, la mise en scène réussie, quoique vieillotte aujourd'hui, sont les qualités de ce film désormais mythique, que je recommande.
Un chef-d’œuvre de « réalisme poétique » dans les superbes décors reconstitués du Canal Saint-Martin, du Pont-tournant des années 30, avec ses pensions, ses proxénètes et son éclusier cocu. Distribution exceptionnelle. Qualité des dialogues de Henri Jeanson et de la photo. Point faible : le scénario peu crédible.
Les débuts du réalisme poétique, où l'on s'aperçoit qu'Henri Jeanson est l'égal de Pévert comme dialoguiste, et lui est bien supérieur comme scénariste. Cette galerie de portrait savoureuse, cette ambiance à la fois bon enfant et cruelle, cette description minutieuse de la vie d'un hôtel simple, tout concours à la réussite de ce film. On peut regretter le cabotinage d'Arletty (Raymonde), et trouver les scènes entre Renée et Pierre trop mélodramatiques, mais cela importe peu. Témoignage intéressant sur son époque ce film est à voir et surtout à revoir.
Histoire sans intérêt, couple de jeunes premiers assez fades, fameuse atmosphère rebachée, paris des prolos reconstitués en carton-pâte et arletty qui peut taper sur le système. Diable, pourquoi mettre trois étoiles alors ? Une étoile pour les dialogues de Jeanson, une étoile pour la photo, et encore une étoile pour Louis Jouvet, simplement admirable. Pas le meilleur Carné, loin s'en faut, mais une gourmandise assez agréable tout de même.
La vie quotidienne des habitants de l'Hôtel du Nord, le long du canal Saint Martin : le couple des hôteliers, la bonne, l'éclusier trop bon trop con (excellent Blier !), la prostituée (la truculente Arletty) et son mac (le ténébreux Jouvet) et le couple d'amoureux, les jeunes premiers de passage, décidés à mettre fin à leurs jours façon Roméo et Juliette. D'un coup de feu à un autre, les personnages s'aimeront ou se haïront, le tout servi avec des dialogues aux petits oignons. La photographie des films de cette époque est magique selon moi : le noir et blanc et somptueux et les yeux brillent tellement... Pour certaines de ses répliques et pour le jeu de ses acteurs, il vaut vraiment le coup d'oeil.