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Un visiteur
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
Deux personnages qui incarnent chacun une certaine idée de l'Amérique, mais en mettant en cause les préjugés que les Français peuvent avoir sur la question : car la foi y est synonyme d'ouverture au monde et aux autres tandis que la paranoïa post-11septembre est liée à une volonté d'autosuffisance qui est le contraire de la foi. Beaucoup de grâce dans ce film, dans les images, le récit, et un symbolisme plus subtil que ce qu'en perçoit peut-être un regard rapide ou prévenu.
Un beau film qui sait se détourner des clichés et qui montre une quête à la fois absurde et attachante. Film timide, sans fracas, sans génie, mais moins simple qu'il n'y parait.
Excellent film qui traduit bien les errances de l'Amérique de Bush manipulée par la peur et le mysticisme religieux instrumentalisés par ses dirigeants... Les deux acteurs principaux sont magnifiques et servis par le talent de Wim Wenders qui jette un regard sans pitié sur la société américaine, inégalitaire à l'excés...
Ca y est Wenders a retrouvé (en partie) la main! "Land Of Plenty" explore la paranoia qui a envahi certains Américains après les attentats du 11 septembre et suit les chemins, au départ séparés puis qui se rejoignent, de Lana et de son oncle, qui sillonne les rues à la recherche d'éventuels terroristes. Wenders se contente de filmer sans tenter d'influencer vraiment le spectateur, lui laissant une part de libre-arbitre, bien nécessaire à l'approche d'un tel fait de société. Certaines longueurs peuvent gêner mais le film est surtout bâti sur la force des images, sur des métaphores (comme celle du désert). Le film est également servi par deux acteurs principaux excellents, dont Michelle Williams dont on est obligé de saluer la performance. Elle est à la fois lunaire mais déterminée, douce mais ferme sur ce en quoi elle a foi. Elle seule mériterait le détour pour ce film. A noter aussi la très bonne musique qui accompagne le film et qui se superpose habilement à l'image pour remplacer le texte. Certains trouveront cette réflexion naïve, mais ce problème-là n'est il pas tout simple en y regardant bien?
" Cinéaste de l'errance " disait-on à propos de Wim Wenders. Paris, Texas ou encore Les Ailes du désir en sont des exemples parfaits : légèreté de la caméra et dépouillement du verbe. Land of plenty déverse sa logorrhée en n'offrant que peu de moments de flânerie et de contemplation. Comment évoquer, exprimer, interroger l'après 11 septembre aux Etats-Unis, la douleur d'un peuple, entre stigmates et incompréhension, psychose et représailles ? Le cinéaste allemand opte pour le mode didactique. Tout est dit, ici, tout est montré. Point de place à ce qui se dérobe à nos sens ni à l'indicible. Dès lors le film se clôt sur lui même dans des propos quelque peu simplistes, aux confins du politiquement correct et du manichéisme. La parabole – trop évidente – sur deux visons, à la fois complèmentaires et antagonistes, des Etats-Unis, l'une patriotique et paranoïaque, l'autre humaine et naïve sort difficilement de l'anecdotique et du bavardage. Quelques beaux plans – rares – ponctuent le film çà et là. Mais insuffisament pour lui insuffler ce souffle magique et poétique qui sied à d'autres oeuvres du cinéaste.