Ce film évoque ce qu'est le somnambulisme pour Gabrielle,
personnage qu'incarne divinement Ludivine Sagnier.
C'est un état modifié de conscience et elle ne se rappelle plus de rien : ni de ce qu'elle fait, ni si elle a parlé ou pas et elle finit par se recouche d'elle-même. ça c'est pour le symptôme. Julien observe d'abord cette jeune femme. C'est de nuit, lui qui travaille dans une vidéothèque doit revenir en pleine nuit, il est intrigué, elle erre seule en chemise de nuit dangereusement dans un autre état, il va la suivre. Je n'ai pas trouvé qu'il soit froid seulement, il y a de la sidération et de la surprise mêlées dans le personnage de Julien avant que naisse un désir pour Gabrielle. J'aime beaucoup la couleur de cheveux de Ludivine Sagnier, super!
Julien, c'est Nicolas Duvauchelle qui l’interprète, il a un rôle protecteur, d'ange gardien. C'est bon, ils ne vont pas encore tous dire qu'il est fort ou fragile ou autre.... parce que fragile, non, 'bad boy', il entre dans l'infidélité, ce n'est pas d'une moralité irréprochable du point de vue de sa femme et pour sa conscience seulement il est happé et c'est un peu labyrinthique.
Ils font connaissance, (Julien et Gabrielle) classique approche, scène discrète.
Elle a du mal à accepter un tiers et se demande ce qui se passe.
Des scènes nous montrent la vie des uns et des autres, la vois off de la femme trahie, celle de Julien.
Lui s'occupe de Gabrielle, l'entoure, la soutient et souhaite justement
une aventure et elle n'a rien contre ou y cède.
Je devrais demander à Xavier Giannoli
ça se passe encore quand apparaît une scène déterminante :
Dans un accès de somnambulisme, Gabrielle tue son amant.... celui un peu salaud qui mène une double vie, n'est pas clair, ne lui dit pas s'il reste ou non, s'il l'aime ou si elle est accessoire.
en cet état, elle sait lequel tuer (beau film, voilà).
Sous les yeux de Julien, elle se délivre de ce qui l'étreint et l'abat!.
julien a tout vu et témoigne en faveur de Gabrielle.
Au moins, ce rôle n'enferme pas l'actrice dans un personnage de bimbo ou d'écervelée, au contraire, elle est comme sous hypnose aussi, voit un peu venir et se dit que c'est la vie, elle a besoin de cet inattendu....ensuite, elle laisse tout et s'en va avec son fils. Quel déchirement pour le spectateur, il se dit, ça y est, un sauveur dans sa vie, mais non elle file libre comme l'oiseau, part sans laisser d'adresse, sans plus de lien. Ce ne fut qu'une aventure
ou " à cause de la nuit", déjà j'aurai préféré comme titre parce que l'autre, parler d'une 'aventure' ça fait presque on n'a pas besoin de plus, pas la peine de le regarder.
Ensuite, c'est au réalisateur que tout appartient, il n'a pas dit une création, il ne l'a pas imaginée enceinte de cette furtive liaison dans le scénario, c'est au spectateur de faire la suite. Sinon ça aurait trop ressemblé au film sorti bien après, "le passager de l'été" qui a une aventure d'un été, d'un journalier arrivé là et ensuite, à son insu naît un fils.
En salle, la projection doit procurer plus de sensations et de frissons..... lire ce que plein de journalistes ont dit et répété ou "le tout le monde en parle", ils avaient l'intention d'un scoop qui allait pulvériser le box-office, sait- on jamais. Par empathie, j'ai trop envie de leur dire, ça vous regarde les liens entre les acteurs et après tout, ils font ce qu'ils veulent, ce n'est pas à étaler publiquement.
Film qui ne m'a pas marqué au fer rouge sauf pour le couple mythique de Ludivine et Nicolas, ça c'est l'argument seulement au regard de "superstar" ou 'les corps impatients'
, je préfère encore ce film intimiste qui nous laisse plongés dans une intrigue. Une aventure reste celui qui m'a le plus plu de Giannoli.