Ce n'est pas un "film d'horreur" mais une sorte de cauchemar éveillé (attention: il commence mollo, sans l'air de rien), une intrusion en paranoïaland, qui mène à une séquence d'anthologie de délire paranoïaque aigü, complètement cinglé (moi ça m'a fait rire, à plusieurs reprises mais, bizarre, j'étais sans doute le seul dans la salle à trouver ça drôle). Tout y passe. C'est assez surréaliste et à la fin, on ne sait plus si on était dans un rêve ou dans la réalité. En fait, ça se trouve, il ne s'est rien passé, ou alors pas tout à fait comme on nous l'a représenté. Bref, W. Friedkin (d'après l'histoire de Tracy Letts) nous mène en bateau. Ce qu'on voit, c'est finalement ce que ressentent les personnages, Peter (M. Shannon - qui vient du théâtre, il a joué le même rôle on stage) et Agnes (Ash. Judd). Ils tombent dans l'auto-destruction. On est en huit-clos (situation cohérente, en plus c'est adapté d'une pièce de théâtre) et enfermés dans la tête des personnageS. Ca craint. Harry Connick Jr apparaîtr un poil torse nu - pas mal(!) Je pense que ce film est à voir une deuxième fois, au moins, après "assimilation". Acteurs supers, vraiment ; aidés par le fait qu'ils ne voyaient pas tellement les caméras, d'après les "secrets de tournage". Agnès est une nana complètement paumée, névrosée, qui vire dans l'irréalité. J'en suis sorti un peu troublé. Le roi (de la parano), l'air de rien, rencontre sa "reine" (ah ça, ils se sont bien trouvés). C'est un film très, très moderne. Alors, fantasme ou réalité? Fantasme? semi-réel? Pfff! BUG, c'est aussi le bug du cinéma: on est dans la représentation (forcément) mais qu'est-ce que "montrer" quand la réalité des uns dépasse la réalité des autres? Film psychanalytique. Du coup, on hésite sur les étoiles... Comme ça nous poursuit, allez, j'ose un 4 (parce que j'ai envie de le revoir!) A noter: l'affiche américaine (voir en galerie) est vraiment magnifique (et plus parlante, je trouve).