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    La Femme de Seisaku
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    Pascal
    Pascal

    159 abonnés 1 644 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 septembre 2024
    Y.Masumura éminent cinéaste de la nouvelle vague japonaise et tête de pont de ce courant cinématographique majeur est auteur d'une filmographie de premier ordre, malheureusement peu diffusée dans l'Hexagone.

    Il n'est pas impossible que le côté provoquant, sulfureux, dont le caractère sexuel transpire l'oeuvre n' est pas étranger à l'anonymat dont ses films font encore l'objet aujourd'hui.

    " La femme de Seisaku" ( 1965) qui repose notamment sur l'interprétation et la présence de Ayako Wakao ( connue pour sa beauté légendaire) égérie de Masumura, ( elle fût récompensée du prix Kinuyo Tanaka en 2006) est sans doute l'opus diffusé en France le plus consensuel.

    Reposant sur une forme d'expression classique, malgré un sujet dérangeant ( l'amour, le couple sont présentés comme plus important que l'intérêt du groupe, du pays, dans un pays où la honte et le sens du sacrifice sont des caractères tutélaires de l'esprit nippon) " la femme de Seisaku" constitue une réussite majeure.

    Si en France on cite Oshima comme cinéaste majeur de la nouvelle vague japonaise, Masumura n' a pourtant vraiment rien à lui envier.
    Benjamin A
    Benjamin A

    709 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 septembre 2015
    Suite à la guerre, Okane, une jeune femme voulant échapper à la misère, devient la concubine d'un vieillard jusqu'à la mort de celui-ci. Par la suite, elle tombera amoureuse d'un jeune homme et tentera de vivre une vraie histoire avec lui.

    Yasuzo Masumura nous immerge totalement dans la vie de cette jeune femme qui s'est peu à peu retrouvé exclu de la société pour avoir été la maitresse d'un riche homme âgé. La force de La Femme de Seisaku, c'est de jouer sur plusieurs tableaux et d'arriver à nous faire passer par tout un éventail d'émotion pour chacun d'eux. Il met en place une atmosphère souvent lourde, intense et parfois touchante et sensuelle et, avec l'aide d'un magnifique noir et blanc, donne à son oeuvre une vraie beauté picturale

    C'est d'abord le portrait critique de la société japonaise du début du XXème siècle, qui ne manque pas d'être en lien avec l'évolution de ce pays par la suite. Masumura montre une société manquant cruellement de liberté et cherchant à dicter la façon de penser à chacun de ses concitoyens, quitte à broyer leurs sentiments et notamment ceux de cette jeune femme, prête à tout pour ne pas perdre celui qu'elle aime. C'est notamment lors des séquences au coeur du village et la façon dont Okane va être rejeté qu'il montre toute l'absurdité de la situation et des moeurs alors en place. Il pointe aussi l'impérialisme japonais et la place de l'armée dans cette société, décrivant l'absurdité, les préjugés et la façon de pensés de ce Japon-là.

    Finalement, La Femme de Seisaku, c'est aussi, et surtout, une histoire d'amour impossible et, derrière cette forte critique, se cache un mélodrame d'une justesse incroyable où Masurama fait ressortir l'émotion et la dramaturgie de son récit et des personnages (très bien écrits et interprétés d'ailleurs). Il met bien en avant la puissance et la passion de ce nouvel amour, qu'il met en lien avec le regard des autres et l'impossibilité d'en faire abstraction. Il joue dans la sobriété, sans en faire trop et sachant nous immerger aux côtés des personnages, le tout avec une grande maitrise technique, notamment dans ses cadres et sachant rendre plusieurs scènes marquantes, notamment lors de la dernière partie.

    À la fois dur et beau, intelligent et touchant, la Femme de Seisaku est une énième preuve de l'intemporalité du cinéma, permettant à Masurama de montrer tous ses talents et de me donner envie de découvrir au plus vite son cinéma.
    Acidus
    Acidus

    716 abonnés 3 707 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 novembre 2014
    « La femme de Seisaku » dépeint une magnifique histoire d'amour entre l'exclue du village dont la richesse provoque bien des jalousies et un jeune militaire respecté par tous. Mais voilà, à la manière d'un Roméo et Juliette, leur amour évolue dans un cadre hostile pour ne pas dire cruel. La mise en scène de Yasuzo Masumura est bluffante et apporte ce qu'il faut de sensualité, de tension ou de romantisme au moment propice. Le cinéaste japonais signe ici une très bon film, malheureusement peu connu dans nos contrées. N'hésitez donc pas à le découvrir.
    betty63
    betty63

    21 abonnés 428 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 juillet 2012
    Une histoire d'amour époustouflante de beauté, douloureuse et qui stigmate la société qui pense devoir agir, penser et dire à la place des concernés. Masumura sensei met à l'index l'impérialisme et le fanatisme militaire qui broient les individus et les libertés et Ayako Wakao est juste dans son rôle de femme aimante, prête à tout pour garder l'homme qu'elle aime et la fin est comme on l'aime, nous, en occident. Il aurait suffit d'ajouter à ce film une musique qui soit tout aussi formidable pour que je le considère comme un chef-d'oeuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 18 juin 2012
    Seisaku no Tsuma (la Femme de Seisaku) laisse une impression forte. La quête du bonheur de deux êtres brisés par le destin et les conventions sociales est sublimée dans ce film. Un magnifique portrait du Japon des années 1900, très bien réalisé. J'étais réticent à l'idée de regarder un film de romance, mais finalement il passe bien, pas d'exagération inutile, tout est bien dosé, pesé, livré au spectateur. Les acteurs principaux sont absolument parfaits.
    Ce film a bien vieilli : pas besoin d'être cultivé sur l'histoire nippone pour tout comprendre, et l'intrigue est atemporelle. Il est aussi noir, très noir. Un proverbe illustre bien Seisaku no Tsuma : spoiler: l'amour rend aveugle...
    stillpop
    stillpop

    81 abonnés 1 444 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 décembre 2011
    Quelle claque au niveau des cadrages en noir et blanc. Seuls certains films russes ou quelques Orson Welles ont fait aussi bien, mais avec moins de douceur.
    Un film bien d'actualité, qui parle de l'émergence de l'individualité dans une société communautariste, et sa victoire qui a un prix assez lourd.
    Ca n'est pas mélo au sens américain du terme, et c'est sans doute pourquoi c'est un très bon film, dur, fort et beau.
    Le genre de cinéma qui n'a pas d'âge, c'est devenu rare.
    Henrico
    Henrico

    164 abonnés 1 327 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 septembre 2020
    Je confesse être souvent agacé par cet aspect "eau de rose", "hyper-mélo" de beaucoup d'oeuvres de maîtres japonais tant de littérature que de cinéma. Dans ce film de Yasuzo Masumura, on est dans le mélo ; sauf que les répliques d'une grande justesse de tonalité, de nombreux détails sur la société nippone de l'époque et le jeu des acteurs (et surtout de l'actrice principale), font transcender le pathos en quelque chose d'authentique et de sublime.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Dès les premiers plans, mettant en scène le visage assombri d'une jeune femme sur fond de vacarme industriel, on sait qu'on n'est pas là pour rigoler. Pourtant tout cela est beau à pleurer... Un mélodrame violent où l'amour fou se heurte aux préjugés moraux et à la cruelle injustice des ignorants, le tout magnifié par la beauté plastique de la mise en scène de Masumura.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    j'adore le coté épique de ce film, et les musiques de danny elfman embelissent grandement les effets spéciaux extraordinaire digne du seigneur des anneaux, mais je trouve qu'ici les pouvoirs seisaku ne sont pas très révolutionnaire : tout le monde sais faire tomber un grain de riz en souflant dessus!! bref, la femme de seisaku est une déessssssssse!!!!
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