Votre avis sur La Femme de Seisaku ?

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Publiée le 5 novembre 2014
« La femme de Seisaku » dépeint une magnifique histoire d'amour entre l'exclue du village dont la richesse provoque bien des jalousies et un jeune militaire respecté par tous. Mais voilà, à la manière d'un Roméo et Juliette, leur amour évolue dans un cadre hostile pour ne pas dire cruel. La mise en scène de Yasuzo Masumura est bluffante et apporte ce qu'il faut de sensualité, de tension ou de romantisme au moment propice. Le cinéaste japonais signe ici une très bon film, malheureusement peu connu dans nos contrées. N'hésitez donc pas à le découvrir.
4,5
Publiée le 14 septembre 2024
Y.Masumura éminent cinéaste de la nouvelle vague japonaise et tête de pont de ce courant cinématographique majeur est auteur d'une filmographie de premier ordre, malheureusement peu diffusée dans l'Hexagone.

Il n'est pas impossible que le côté provoquant, sulfureux, dont le caractère sexuel transpire l'oeuvre n' est pas étranger à l'anonymat dont ses films font encore l'objet aujourd'hui.

" La femme de Seisaku" ( 1965) qui repose notamment sur l'interprétation et la présence de Ayako Wakao ( connue pour sa beauté légendaire) égérie de Masumura, ( elle fût récompensée du prix Kinuyo Tanaka en 2006) est sans doute l'opus diffusé en France le plus consensuel.

Reposant sur une forme d'expression classique, malgré un sujet dérangeant ( l'amour, le couple sont présentés comme plus important que l'intérêt du groupe, du pays, dans un pays où la honte et le sens du sacrifice sont des caractères tutélaires de l'esprit nippon) " la femme de Seisaku" constitue une réussite majeure.

Si en France on cite Oshima comme cinéaste majeur de la nouvelle vague japonaise, Masumura n' a pourtant vraiment rien à lui envier.
5,0
Publiée le 9 septembre 2020
Je confesse être souvent agacé par cet aspect "eau de rose", "hyper-mélo" de beaucoup d'oeuvres de maîtres japonais tant de littérature que de cinéma. Dans ce film de Yasuzo Masumura, on est dans le mélo ; sauf que les répliques d'une grande justesse de tonalité, de nombreux détails sur la société nippone de l'époque et le jeu des acteurs (et surtout de l'actrice principale), font transcender le pathos en quelque chose d'authentique et de sublime.
4,5
Publiée le 18 septembre 2015
Suite à la guerre, Okane, une jeune femme voulant échapper à la misère, devient la concubine d'un vieillard jusqu'à la mort de celui-ci. Par la suite, elle tombera amoureuse d'un jeune homme et tentera de vivre une vraie histoire avec lui.

Yasuzo Masumura nous immerge totalement dans la vie de cette jeune femme qui s'est peu à peu retrouvé exclu de la société pour avoir été la maitresse d'un riche homme âgé. La force de La Femme de Seisaku, c'est de jouer sur plusieurs tableaux et d'arriver à nous faire passer par tout un éventail d'émotion pour chacun d'eux. Il met en place une atmosphère souvent lourde, intense et parfois touchante et sensuelle et, avec l'aide d'un magnifique noir et blanc, donne à son oeuvre une vraie beauté picturale

C'est d'abord le portrait critique de la société japonaise du début du XXème siècle, qui ne manque pas d'être en lien avec l'évolution de ce pays par la suite. Masumura montre une société manquant cruellement de liberté et cherchant à dicter la façon de penser à chacun de ses concitoyens, quitte à broyer leurs sentiments et notamment ceux de cette jeune femme, prête à tout pour ne pas perdre celui qu'elle aime. C'est notamment lors des séquences au coeur du village et la façon dont Okane va être rejeté qu'il montre toute l'absurdité de la situation et des moeurs alors en place. Il pointe aussi l'impérialisme japonais et la place de l'armée dans cette société, décrivant l'absurdité, les préjugés et la façon de pensés de ce Japon-là.

Finalement, La Femme de Seisaku, c'est aussi, et surtout, une histoire d'amour impossible et, derrière cette forte critique, se cache un mélodrame d'une justesse incroyable où Masurama fait ressortir l'émotion et la dramaturgie de son récit et des personnages (très bien écrits et interprétés d'ailleurs). Il met bien en avant la puissance et la passion de ce nouvel amour, qu'il met en lien avec le regard des autres et l'impossibilité d'en faire abstraction. Il joue dans la sobriété, sans en faire trop et sachant nous immerger aux côtés des personnages, le tout avec une grande maitrise technique, notamment dans ses cadres et sachant rendre plusieurs scènes marquantes, notamment lors de la dernière partie.

À la fois dur et beau, intelligent et touchant, la Femme de Seisaku est une énième preuve de l'intemporalité du cinéma, permettant à Masurama de montrer tous ses talents et de me donner envie de découvrir au plus vite son cinéma.
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