Après La Guerre des Mondes, Spielberg signe une nouvelle fois un chef d'oeuvre. Jouant la carte du réalisme, le réalisateur nous présente les conséquences que la prise d'ôtages d'athlètes israeliens, puis leur assassinat, ont eus sur le Mossad, les services secrèts d'Israel. Se focalisant sur un groupe d'activistes visant à éradiquer la profusion du terrorisme sur leur territoire, et contre leur peuple, le réalisateur nous montre l'effet inverse que celà a eu, puisqu'un terroriste tué, est remplacé par d'autres plus violents encore. En cela, le film ne prend aucun parti, comme en témoigne la scène de discussion entre Avner, l'activiste du Mossad, et un terroriste musulman, avançant tous deux des arguments tous aussi "louables". De plus, la mort successive des personnages, puis la désillusion et la peur d'Avner ne font que démontrer une chose : la violence n'est que le pas vers la terreur. Spielberg peint ici un portrait déchirant d'un monde emprunt de violence et de peurs, dont les thèmes font écho à l'actualité (le terrorisme n'a fait qu'augmenter ces trentes dernières années, et a atteint le sommum de l'horreur lors du 11 septembre 2001, dont le film fait allusion lors du dernier plan axé au loin sur les tours jumelles du WTC). Le film, en outre d'être une totale réussite sur le Fond, est d'une splendeur sur la Forme. Usant de longs plans séquences (la scène d'ouverture axée sur les médias, tend à nous présenter les evènements via la télévision), d'une photographie magnifique, d'effets visuels, certes peu nombreux mais efficaces accentuant le réalisme, et d'un montage clair et incroyablement maitrisé (le flash-back final est d'une horreur et d'une brutalité sans égal), le tout amplifié par une musique absolument sublissime de John Williams (le Avner's theme est d'une noirceur et d'une beauté sidérante). Un chef-d'oeuvre d'humanisme doublé d'un thriller à couper le souffle. Le meilleur film de 2006.