Munich, 2005, de Steven Spielberg. Inspiré de l’œuvre de George Jonas, journaliste canadien, publiée en 1984, soit 12 ans après les évènements. Avec Eric Bana (Avner), Daniel Craig, Mathieu Kassovitz, Mathieu Almaric, Michael Lonsdale, Yvan Attal, Hiam Abbass (La Fiancée syrienne, qui a servi de consultante pour les dialogues, notamment), pour ne citer que quelques uns des comédiens (200 rôles !). Œuvre courageuse, sincèrement engagée, plus louable dans ses intentions que concrètement réussie. L’auteur nous livre la réplique sanglante d’Israël à l’assassinat de ses athlètes (Jeux Olympiques de 1972) par les Palestiniens (groupe Septembre Noir), sous la forme d’un thriller violent, un film d’action dont les scènes de meurtres s’empilent de façon ennuyeuse et répétitive, sans jamais véhiculer d’émotions. Les évènements, pourtant, sont pour nous particulièrement porteurs d’émotion et de mémoire, comme ceux du 11 septembre à New York. Aucun des personnages n’est vraiment crédible (sauf peut-être Kassovitz, très humain), même si l’histoire de ce commando émanent du Mossad pour tuer les responsables palestiniens dans le monde entier est probablement et, pour autant qu’on le sache, vraie. Il faut cependant mettre au crédit du film une bonne impartialité sur les deux ennemis, Israël et la Palestine, qui n’ont toujours pas trouvé, à ce jour, le chemin du dialogue. On comprend que la violence des uns, comme réplique à la violence des autres, est sans fin et que la vengeance ne fait que nourrir une haine historique, conduisant à une impasse. Que des « doutes », sur le sens de leurs missions sanguinaires aux quatre coins de la planète, naissent, dans la tête des agents du Mossad, me semblent invraisemblable. La mise en scène de la vie privée (naissance d’un bébé, tendresse envers son épouse) du responsable de l’opération « Colère de Dieu » est totalement artificielle et sentimentalise niaisement, des actes ni plus ni moins que terroristes (cela même qu’Israël prétend combattre)