Bon après la seconde guerre mondiale, les extraterrestres, l'esclavage voila Spielberg qui s'attaque au conflit du Moyen-Orient. Munich se veut être une fiction historique, et sera donc une plongée dans le milieu juif après le septembre noir.
Le film respire et expire fortement, le spectateur est transporté de Paris à Athènes, en passant par Tel-Aviv, Beyrouth ou Rome. Les décors sont magnifiques, et le contexte est très bien respecté. On retrouve avec nostalgie ces petits détails sur les téléphones, les voitures, tout sonne assez "vrai". Loin d'être axé sur l'adrénaline, Munich sera plutôt un film policier, une filature constante entre le groupe d'assassins et leurs cibles. La tension est perceptible sur chaque tentative, dans ce sens Spielberg réussit son pari. Les acteurs sont en général inspirés, Eric Bana a autant de foi que pour son personnage d'Hector, Daniel Craig en sempiternel sang-froid, Kassovitz en artificier tourmenté.
Malgré toutes ces qualités, Munich souffre d'immenses défauts. Tout d'abord, sa longueur. Pour peu qu'on ne trouve pas le sujet très intéressant, le temps paraitra très long, surtout que le rythme du film n'aide pas toujours à accrocher (en particulier vers les scènes finales). Donc, bien que les scènes de suspense soient réussies, le film s'essoufle parfois sur des dialogues assez convenus sur la légitimité du groupe désigner pour le vengeance. Et voila quel est le véritable défaut du film : la cohérence. En vérité, le(s) héros ne font pas cela de gaieté de coeur, mais le font tout de même. Il faudra attendre qu'ils se rendent compte que les éliminations ne changent strictement rien pour qu'ils remettent en question la légitimité de la vengeance et du meurtre. N'y a t-il pas un paradoxe?
En clair, pas de héros, ni de anti-héros, sur un sujet si compliqué : le spectateur ne peut pas se sentir impliqué, à moins d'être directement concerné par ce conflit. Et c'est bien dommage...