Il y a quelque chose que l'on retrouve dans chacun des films de Spielberg, que ce soit dans ses films de SF (Minority Report), d'aventures (Indiana Jones), ses plus gros blockbusters (Jurassic Park), ses films plus intimistes (la Liste de Schindler) ou encore consacrés à l'enfance (E.T.). Chacune des oeuvres de ce gigantesque réalisateur possède un scénario dense et profond, des personnages attachants; et chacune d'entre elles est unique., car en chacune d'elles transparaît la personnalité de Spielberg. Munich ne fait pas exception à la règle. Prenant pour sujet le Sionisme, le film débute sur la prise d'otage d'athlètes Israéliens par des terroristes palestiniens à Munich, qui a tournée au carnage. Ainsi commence un poignant scénario: un groupe d'Israéliens décide de retrouver et d'assassiner les responsables de ce crime. Si aucun rebondissement majeur n'intervient, cette histoire est traitée avec psychologie et rigueur. Les scènes de meurtres, au départ excitantes, deviennent de plus en plus troublantes et dérangeantes. Un film d'autant plus prenant que cette histoire est, dans les grandes lignes, véridiques. Rien n'est plus passionnant que de suivre l'histoire de ces meurtriers en quête de vengeance, d'honneur et de sang. Le spectateur s'attache à ces personnages, tout en se posant des questions sur la valeur morale de leur entreprise. La réalisation est de qualité et les dialogues sont très travaillés. On regrettera en revanche que la musique de John Williams soit aussi peu mémorable; le compositeur surdoué, à qui l'on doit les superbes bandes son d'Indiana Jones et de Jurassic Park, ne nous livre ici qu'un seul thème touchant, la mélodie d'ouverture du film. à travers ce thriller, Spielberg nous dresse un aperçu de la situation politique au Proche Orient. Moi qui était assez embrouillé avec cette histoire, voilà mon esprit éclairci. Spielberg se montre très critique envers le Sionisme, mais une critique intelligente, dénuée de toute haine ou de tout fanatisme. Enfin, j'ai apprécié de voire Eric Bana (Hector dans Troie), Daniel Craig (le James Bond le plus récent) et Ciaran Hinds (César dans la série Rome) jouer aux commandes de Spielberg. On regrettera malgré tout l'absence d'une scène vraiment mémorable. Il aurait fallu une réalisation plus sanglante lors des scènes de meurtres, une musique plus poignante; en outre, je n'ai vraiment pas été convaincu par la dernière scène de "flash back" du massacre de Munich. Un très bon film, mais pas un chef d'oeuvre.