Comédie américaine culte connue internationalement mais toujours inédite en France, Napoleon Dynamite est pour le moins unique. Le long-métrage, réalisé par Jared Hess, est en réalité une sorte de remake ou plutôt de continuation de son court-métrage Peluca sorti deux ans auparavant. Nous y découvrons ainsi le style atypique du metteur en scène, un style déroutant, sobre, particulièrement lent et sans réels gags mais pourvu d'une atmosphère unique dépeignant ici la vie "mouvementée" d'un adolescent un brin attardé dans une petite ville paumée de l'Ouest des États-Unis... En fait, Napoleon n'est pas vraiment un attardé mental, il est juste un rêveur coincé dans sa bulle, un jeune homme au physique ingrat et au cerveau certes un peu lent qui se réfugie dans un monde féérique peuplé de licornes, de tigres volants et d'autres créatures fantastiques qu'il aime dessiner sur ses cahiers de cours. Il vit avec sa grand-mère (qui s'éclipse en réalité de temps en temps pour pratiquer des sports extrêmes), son grand-frère Kip aussi débile que lui, qui prend des cours de karaté et croit être un tombeur sur le net, et Tina leur lama domestique. Autant dire que la vie de Napoleon n'est pas vraiment ce que l'on pourrait appeler une vie normale. Sa rencontre avec Pedro, un nouvel élève aussi paumé que lui arrivant tout droit du Mexique, va lier les deux ados tandis que l'Oncle Rico va essayer de monter une boîte vouée à l'échec avec Kip et... c'est à peu près tout, le reste du film nous présentant quelques situations finalement très communes. Mais c'est là que le film puise toute son originalité : pas de séquences d'action, de gags pipi-caca, de quiproquos et des habituels autres types de gags, Jared Hess préfère mettre mal à l'aise le spectateur face à ces situations aussi anodines que déroutantes. Entouré d'une aura culte, Napeleon Dynamite devient très rapidement un personnage attachant grâce à ses manies, son langage, son attitude de mythomane surpuissant, ses vêtements, sa danse finale... Bref, Napeleon est un personnage tellement ringard que l'affection l'emporte sur la pitié, devenant ainsi le héros d'une aventure molle du genou et sans rebondissements mais terriblement hilarante, pour peu que l'on adhère à l'univers si particulier créé par le réalisateur.