Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Youmna C
41 abonnés
351 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
Quel beau film!!! Très touchant, avec une interprétation d'acteurs poignante. L'ancienne Angleterre est retrouvée, et on y croit dur comme fer, et ça nous boulverse! Cette lumière si intimiste et triste qui ne fait qu'accentuer le drame de Vera Drake. Du GRAND Leigh! Une très belle histoire d'amour humaine comme on en n'a jamais vu.
Mike Leigh réussi encore à nous captiver et nous émouvoir avec cette histoire de "faiseuse d'anges". Vera Drake (Imelda Staunton) est touchante de gentillesse et de dévouement. J'ai été bouleversé à plusieurs reprises, même si je trouve la galerie de personnages un peu caricaturale et le rythme de de l'ensemble un peu long. Mais il reste toujours une magie de la mise en scène et de la manière de raconter cette histoire terrible tout en douceur et en élipses. On retrouve ce qui a fait le charme du précédent "Secrets et mensonges".
Sujet interessant, bien exploité, qui parle de justice et d'injustice et de parfois enfreindre une loi idiote dans la société d'après-guerre. Bon film, mais trop froid par peur sans doute du cinéaste de tomber dans la sensiblerie on passe à côté de beaucoup d'émotion.
Portrait d'une femme singulière. Aimante, généreuse, naïve, inconsciente, Vera Drake est d'une simplicité et d'une honnêteté désarmantes. Mike Leigh pose un regard humaniste, sans juger, mais soulève les paradoxes d'une société bien-pensante. Le film, juste et fort, est de facture classique dans le réalisme social. Il devient larmoyant sur la fin. Mais Imelda Staunton, grande actrice de théâtre, est exceptionnelle.
Mike Leigh réalise un film bouleversant avec Vera Drake, l’histoire d'une femme en apparence ordinaire, qui aide en secret des femmes à avorter. Un film fort au delà des interdits, qui doit en grande partie son succès à l’excellente interprétation d’Imelda Staunton, d'une rare justesse. Dommage cependant que l’ensemble se révèle sur la longueur assez poussif voir par moment un peu ennuyeux...
Un excellent film ! Mike Leigh ne nous livre pas une reconstitution de la Grande-Bretagne des années 50 : c'est la quintessence-même de cette période qu'il a réussi à retranscrire avec une justesse inimaginable. On sent que l'euphorie de la victoire sur les nazis a laissée peu à peu la place à une morosité progressive due aux difficultés que rencontre dans leur vie quotidienne une génération finalement plus traumatisée par la guerre qu'elle ne veut bien l'avouer. Tout cela étant bien évidemment amplifié dans les "classes laborieuses", où des gens, en plus de reonstuire un pays, doivent reconstruire leur vie. Mais comme si tout cela ne suffisait pas, Mike Leigh transcende son message pour en faire un film universel sur l'implacabilité de la loi premièrement et de la justice ensuite. Tous les protagonistes du film sont finalement victimes de leurs rouages implacables : Vera, sa famille, les policiers, les jeunes filles "aidées". Le réalisateur nous montre aussi comment la situation peut être foncièrement différente suivant le milieu social dont on est issu : mais tout cela sans juger et sans forcer le trait. Et puis, ce film est aussi une formidable galerie de personnages secondaires qui sont tous admirablement interprêtés et tous inoubliables. Mais, bien sûr, la palme revient au personnage de Vera Drake, petit bout de femme au coeur énorme qui traverse les difficultés du quotidien en fredonnant, un rayon de soleil dans cette grisaille d'après-guerre que le voile implacable de la justice viendra couvrir. Un film profondément humain et pudique.
Malgré un message intéressant, le film en prend pas. Les aspects concernant l'avortement (impossibilité pour les jeunes filles de garder le bébé, pression sociale, viols etc.) sont exprimés de manière bien trop explicite. Mais c'est surtout la deuxième partie, larmoyante et interminable que j'ai trouvée dénuée d'intérêt. Bref, ce n'est pas parce qu'il parle d'un sujet grave qu'un film est réussi.
Au cœur de la Grande Bretagne des années 50 Portrait singulier de Vera Drake, criminelle pour certains, héroïne au grand cœur pour d’autres Imelda Staunton est bouleversante de vérité et de justesse
Peut etre par peur du pathos, Mike Leigh n'autorise aucune émotion, et son film est un objet glacé d'où ressort heureusement une direction d'acteurs impeccable.
La vie n'est pas rose pour Vera Drake dans cette Angleterre, guindée et machiste, d'après guerre. Et malgré la lourdeur de sa tâche, elle trouve toujours le temps de venir en aide à ces pauvres jeunes filles désespérées, victimes des hommes, de la bêtise de la loi et de ceux qui l'appliquent. Le tableau dressé de cette époque, pour qui, comme moi, ne l'a pas connu, est saisissant, la direction des acteurs (tous excellents) est remarquable. La fin n'est peut-être pas tout à fait à la hauteur du reste du film, mais peu importe. Pour nous qui sommes nés, si je puis dire, avec la loi sur l'avortement, quelle leçon de replonger dans l'enfer de toutes ces femmes obligées de subir l'opprobre du système... quel "bonheur" de ne plus avoir à subir ça. Ce film fait réfléchir et ce n'est déjà pas si mal. En sortant de la séance, bizarrement, je n'arrêtais pas de penser "Merci Madame Simone Veil..."
Ce qui m'a frappé dans ce film, c'est qu'il n'y a pas à proprement parler de "méchants" (les personnages les plus antipathiques étant la "rabatteuse" qui se remplit les poches et les femmes aisées qui se font avorter quasiment par routine), les policiers en particulier semblent avoir conscience qu'ils font presque autant une sale besogne que leur inculpée...
En fait la force du film c'est (mine de rien) sa force de dénonciation de la morale absurde de cette société d'après guerre : on a d'un côté une femme admirable au "coeur en or" mais qui a failli tuer une jeune fille innocente, et de l'autre des policiers qui font leur travail pour éviter ce genre de drame mais semblent bouleversés par ce petit bout de femme et réalisent aussi la détresse des jeunes filles "aidées". A la fin, ce n'est pas Vera Drake qui reçoit son jugement, c'est plutôt la loi qui est condamnée à travers le personnage du juge, personnage implacable comme l'est la bêtise de la morale anti-abortive de l'époque.