Dans "The wayward Cloud", les trois éjaculations -montrées dans le film- nouent rythmiquement les trois modes du spéculaire : projection, identification,
catharsis. D’abord, Projection (46:10->46:23) : éjaculation sur le visage de la porn-star, pénis invisible, visage invisible de l’éjaculateur, gros plan sur le sperme projeté, probablement pas d’orgasme. Ex. de porno capitaliste. Les gestes y sont prévisibles (quoique la situation soit cocasse : dans une baignoire vide -sécheresse-, aspergés d’eau), rien n’arrive. Puis, Identification (1:02:26->1:02:38) : visage (du masturbateur) dans le miroir puis (son) pénis dans le miroir puis masturbation en miroir (le masturbateur imite la girlfriend onaniste, regardée par l’embrasure : mise-en-abyme de notre identification) puis visage ouvert (la bouche bée) dans le miroir puis éjaculation (très gros plan sur sperme jaillissant) dans le miroir (pénis visible en miroir) puis visage orgasmant dans le miroir (spasmes, buée). Pas d’orgasme de la girlfriend. Ex. de porno amateuriste (quoique artistique). Quelque chose arrive : l’orgasme de l’homme. Enfin, Catharsis (1:43:03->1:43:25) : regards de la girlfriend croisant les regards du performeur occupé à baiser le cadavre de la porn-star (corps virtuel expulsé), visages orgasmants (girlfriend et performeur), performeur se ruant vers le visage ouvert (par ses cris) de l’aimée (atteint dans un trou du mur entre barreaux), gros plan de derrière le visage de la girlfriend puis gros plan des fesses (du performeur) en sueur et en spasmes, éjaculation buccale (invisible car sexe invisible, comme englouti), sperme dans la bouche et nouage imaginaire des orgasmes, jonction symbolique des jouissances ensemble dans le trou (tête d’elle, pénis et mains de lui : milieu du trou : le rien), performeur et performeuse crucifiés aux barreaux du mur, larme d’émotion coulant sur le visage de la performeuse comme symbole d’un plus-de-jouir traçant la part-putain de la pas-toute (...)