Devenu l'un de mes films cultes tout comme le deuxième volet, et après un troisième épisode boudé par le public bien que pourtant très honorable, c'est avec un certain engouement que j'attendais le retour de la série sur les écrans. Si l'univers de Terminator est vaste, de nombreux comics, une série télé,... c'est tout de même l'univers filmique initié par Cameron qui attise les plus grandes passions.
L'idée d'un quatrième épisode n'est pas née d'aujourd'hui. Cela fait 6 ans qu'elle est dans les cartons et que le scénario initié par Brancato et Ferris a finalement été peaufiné par McG, P Haggis et J Nolan. Voilà encore une nouvelle qui avait de quoi inquiéter le fan. Le réalisateur McG issus des films publicitaires et des clips musicaux n'a t-il pas commis ce dispensable Charlie's Angels et finalement pas grand chose d'autre sinon We are Marshall peu connu chez nous. Par contre le choix des acteurs avait de quoi enthousiasmer : Christian Bale et Sam Worthington ainsi que quelques apparitions de la génialissime Helena Bonham Carter. Campé sur un budget confortable de 185 millions, le nouveau T4 avait finalement des ambitions intéressantes et d'emblée c'est déjà annoncé, c'est le départ d'une nouvelle trilogie qui est en marche.
La rupture avec l'univers de la première trilogie est inéluctable. Ce T4 se déroule en effet pour la première fois dans l'univers post-apocalyptique lorsque la guerre entre résistants humains et les machines fait rage. En 2018, les machines ont pris le pouvoir. John Connor futur leader emblématique de la résistance doit sauvé Kyle Reese pour que celui-ci puisse le sauver dans le passé. On l'aura compris, le paradoxe spatio-temporel des premiers opus est toujours d'actualité. Tourné au nouveau Mexique, cet univers comme les costumes renvoient d'avantage à celui de Mad Max qu'aux trois premiers volets. Un univers dévasté mais moins sombre et inquiétant que T1 le laissait présager. Les décors sont époustouflants de même que les effets spéciaux incroyablement crédibles. Le tournage dans de vrais décors (pas de fond vert) permet une réelle sensation de réalisme. Les décors intérieurs et extérieurs sont de toute beauté. Les machines robotisées ou en images de synthèse sont impressionnantes et parfaitement intégrées au métrage. Là encore, de nouveaux Terminators font leur apparition, les motos, les serpents, le géant Terminator récolteur d'hommes (rappelant la Guerre des mondes) s'ajoutent au connus T100, T600 et T800. Les spécialistes d'ILM ont à nouveau frappé très fort dans ce déluge d'effets spéciaux ahurissants. On ne compte plus les explosions massives (sans doute un record dans le monde du 7ème art!) et les effets pyrotechniques dévastateurs. Là encore, on sent que nous sommes dans une nouvelle ère de Terminator. Les poursuites, combats dans l'eau, sur terre, dans les airs ont été décuplés et donnent au métrage un rythme effréné. Un véritable blockbuster bourré d'adrénaline. La mise en scène fait un sans faute avec une alternance de plans larges puis serrés, des mouvements de caméra géniaux (autour puis dans l'hélicoptère en perdition en un seul plan !), caméra à l'épaule pour une immersion totale,... Le tout est nerveux et maîtrisé : Rien à redire ! Les clins d'œil aux deux premiers volets sont sympathiques : l'explosion du camion citerne, l'incrustation virtuelle de schwarzy (qui n'est donc jamais monté sur le plateau), la musique de GnR entendue dans T2... Tous les acteurs sont convaincants et bien en place. Le scénario est bien ficelé et le suspens tenu de bout en bout.
Ce T4 là, racé nerveux et tonitruant, s'il opère une vraie scission avec les premiers volets, cumule tant de qualités en terme de film d'action et de SF ultra moderne, que nous ne pouvons augurer que d'un avenir prometteur pour la prolongation de la franchise.