Je pourrais aimer «Terminator Salvation» (USA, 2009) de McG pour la seule raison qu’il pérennise une licence chère à la science-fiction au cinéma. Or, en se prêtant au jeu de la cinéphilie, on se rend compte que ce quatrième opus Terminator est à la saga initiée par Cameron ce qu’«Alien VS Predator» est à la saga initiée par Ridley Scott, une terrible erreur embourbée dans les volitions économiques. L’intérêt de «Terminator Salvation» se trouve dans l’horizon qu’il dessine du cinéma d’action. Plans-séquences, pour un surcroît de réalisme, «sound design» chargé en bruit mécanique et en effets pétaradants, personnages sombres et investis d’une mission prophétique, la dose de solennité et de virilité stupide atteint son comble. Exit l’humour froid des deux premiers films, le ton grave est de vigueur, au risque de plomber plus d’une séquence. McG, coupable de «Charlie’s Angels», couple l’intrigue de Terminator avec une réalisation adoptée de la nouvelle tendance stylistique du clip. «Terminator Salvation» s’apprécie comme on apprécie le stylisme martial. L’histoire de Terminator, mené jusqu’à ce quatrième épisode, entre dans une nouvelle étape du récit. Tout ce qui était de l’ordre du futur, donc de l’anticipation, dans la première trilogie, devient dorénavant le présent du film. «Future is now» dirait les progressistes les plus débridés. La mise en scène constitué, sans la maestria, des bribes de «Children of Men», tente par brefs effets de citation de rendre hommage à Cameron en reproduisant de manière plus actuelle, certaines séquences de «Terminator» et «Judgement day». Encore une fois, il ne suffit pas de reproduire une scène similaire pour arriver à en atteindre la puissance. Chargé, jusqu’à la lourdeur, d’une signifiance prophétique et religieuse, lorgnant parfois avec balourdise sur les mythes de «Matrix», «Terminator Salvation» n’est certainement pas salvateur ni pour son cinéaste, un des pires tâcherons américains, ni pour la saga.