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Plume231
3 875 abonnés
4 639 critiques
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3,0
Publiée le 30 octobre 2012
Pierre Granier-Deferre était très loin d'être Georges Lautner et cette série noire parodique n'atteint pas le rang des sommets que sont "Les Tontons flingueurs" et "Les Barbouzes", mais ce serait un tort de bouder son plaisir en passant à côté de ce film volontiers très cynique où Lino Ventura, entouré d'une belle cargaison de comédiens, est en très grande forme en truand opiniâtre mais un brin naïf et malchanceux tout comme Michel Audiard qui nous donne beaucoup de morceaux de choix niveau dialogues ; les monologues en voix-off du personnage joué par Lino sont particulièrement savoureux. Conclusion, pas transcendant mais incontestablement vachard et drôle.
"La métamorphose des cloportes"(1965)fait partie de cette tradition bien française(surtout dans les années 60)des parodies de films de gangsters.Contrairement aux "Tontons Flingueurs" et aux "Barbouzes",il privilégie l'aspect film noir,la truculence des dialogues et des situations ne venant qu'en second lieu.Il faut dire que Pierre Granier-Deferre n'était pas George Lautner.Par exemple,il scalpe le milieu intellectuel de St Germain des Près,la petite bourgeoisie naissante,aux origines pourtant très populaires.Il montre aussi à quel point même dans le milieu du banditisme,l'honneur et la loyauté ont tendance à se perdre.Lino Ventura,impeccable,en fait les frais en passant par la case prison à 2 reprises.Ce qui est bien avec Ventura,c'est l'aisance qu'il dégage dans ce genre de films,pouvant passer aussi bien pour un véritable gangster,que pour le tourner en dérision.Cette qualité rarissime,complée aux dialogues chantant de Michel Audiard,provoque quelques scènes très savoureuses(notamment les monologues du personnage lésé).La réalisation plan-plan et le script limité,ne suffisent malheureusement pas à compenser la gouaille de la troupe d'acteurs.
Un bon vieux film bien ficelé avec un final assez surprenant, toutefois on est un peu déçu que ventura une fois sorti de prison ne distribue pas plus de baffes. Bref c'est pas mal mais sans plus.
Entre polar et parodie, Granier-Deferre et Audiard offrent un scenario solide et des dialogues jouissifs à Ventura dans l'une de ses meilleures prestations. La réalisation manque un peu de tonicité et la camera est employée sans grande originalité. Reste un bon classique à regarder avec plaisir.
On ne s'ennuie pas une seconde dans ce polar nerveux et parodique. Ventura y est excellent, comme d'habitude, et les répliques cultes d'Audiard sont légion et font mouche à chaque fois. On se plaît aussi à évoluer dans des décors atypiques : une galerie d'art, une fête foraine... Quelques bémols : une musique agaçante plutôt qu'autre chose, et quelques scènes ratées, trop troupières (le passage avec les hindous et Aznavour en fakir...). Chose rare : la fin est vraiment surprenante et inattendue !
Jeu des acteurs Ventura et Aznavour excellent. Scenario sans surprise mais bien construit. Dialogues d'Audiard : un vrai régal avec une mention spéciale à la scène avec la prostituée qui se termine par un "... sinon, je te commence à coups de lattes et je te termine au rasoir !"
.« La métamorphose des cloportes » est le troisième long métrage réalisé par Pierre Granier-Deferre après une solide période d’assistant auprès de réalisateurs reconnus comme Georges Lacombe, Marcel Carné, Jean-Paul Le Chanois ou Denys de La Patellière qu’il a secondé à trois reprises notamment en 1960 pour « Un Taxi pour Tobrouk » qui unissait Lino Ventura, Charles Aznavour et Maurice Biraud. Un trio qu’il retrouve pour cette adaptation du roman éponyme d’Alphonse Boudard par Albert Simonin dialoguée par Michel Audiard. Ce troisième film co-production franco-italienne est pour Granier-Deferre l’occasion de se frotter à une production plus prestigieuse au sein de laquelle il est entouré d’acteurs qu’il connaît bien et d’un dialoguiste confirmé qui avait déjà œuvré pour « Un Taxi pour Tobrouk ». L’intrigue s’inscrit parfaitement dans le courant des comédies policières qui font florès depuis cinq ans comme « Le Monocle » (Georges Lautner en 1961), « Le cave se rebiffe » (Gilles Grangier en 1961), « Les tontons flingueurs » (Georges Lautner en 1963), « L’œil du monocle » (Georges Lautner en 1962), « Le Monocle rit jaune » (Georges Lautner en 1964), « Les Barbouzes » (Georges Lautner en 1964), « Ne nous fâchons pas » (Georges Lautner en 1964) ou encore « Des pissenlits par la racine » (Georges Lautner en 1964). Une période féconde qui ne franchira guère le cap des années 1960 avec « Fantasia chez les ploucs » de Gérard Pirès en 1971 qui fermera le ban. Une période dorée du cinéma comique français devant beaucoup aux dialogues de Michel Audiard qui a donné à ces films leur parfum si particulier fait d’une langue argotique remarquablement chantournée. Les films cités plus haut qui en sont les plus beaux fleurons pourtant populaires ont remarquablement passé les ans alors que ceux de la Nouvelle Vague alors hégémonique aux yeux de la critique sont pour la plupart tombés dans les oubliettes de l’histoire du cinéma y compris ceux réalisés par leurs principaux artisans. La construction très particulière à partir de phrases plutôt longues des dialogues de celui que le grand Gabin nommait « le petit cycliste », nécessitait l’emploi d’une certaine catégorie d’acteurs que l’on a retrouvé omniprésents dans les films en question comme Jean Gabin, Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Maurice Biraud, Mireille Darc, Françoise Rosay, André Pousse, Pierre Brasseur et quelques autres. Pierre Granier-Deferre qui connaissait bien la plupart d’entre eux auxqules s’ajoutent ici un remarquable Georges Géret n’a pas eu beaucoup d’efforts à faire pour s’immiscer dans leur univers. L’intrigue s’enroule autour d’un brigand reconverti (Lino Ventura) prisonnier de ses principes (sens de l’honneur, refus de la trahison, respect de la parole donnée) qui effectuera plusieurs séjours en prison plutôt que de se renier alors que ses partenaires, « les cloportes », n’auront pas ses scrupules. On peut facilement deviner la suite des plus classiques. Mais à travers le traitement du sujet, Granier-Deferre laisse transparaître une sensibilité qui sera source de ses plus belles réussites comme « Paris au mois d’août », « La veuve Couderc », « Le chat » ou « L’étoile du Nord ». Cette « métamorphoses des cloportes » mettant quelque peu à mal le très fantasmé code de l’honneur censé régenter les mœurs du milieu mérite à coup sûr d’être redécouverte pour la patte de son réalisateur et de sa brochette d’acteurs fort bien dirigés comme ce sera toujours le cas dans les films de Pierre Granier-Deferre..
Même si le scénario n'est franchement pas original il est redoutablement efficace. Les acteurs principaux jouent vraiment bien. Un bon moment de divertissement.
La métamorphose des cloportes est un polar française de souche moyenne. Fort heureusement il est porté par de grands acteurs, Lino Ventura en tête, et par des dialogues signés Audiard. Le film evite donc l'oubli et remonte au rang de polar des 60's classique mais pas doecement incontournable. Aussi, on pardonne aisément le manque d'originalité et les périodes plates du scénario et on se laisse embarquer par cette histoire de vengeance.
Gros mots et argot à gogo signés Audiard pour ce polar noir à la française, de facture classique. Tout y est : truands, femme fatale et trahison. Adaptation d'un roman d'Alphonse Boudard, "La métamorphose des cloportes" met en scène un héros qui se prénomme aussi Alphonse. Et le héros, c'est Lino Ventura qui l'interprète, le Lino au regard noir, aux mâchoires serrées et à la main lourde. Alors quand ce héros se retrouve en prison pour 5 ans après avoir été embarqué dans un coup minable puis trahi et lâché par ses amis, on imagine qu'il a pris le temps de ruminer sa vengeance et qu'elle sera terrible. Façon Audiard, ça donne ; "Dès que j'suis dehors, j'lui réduis la tranche, j'le miniaturise, j'le dissous" ; ou bien "J'l'emplâtre, j'lui mets la tête à l'envers, j'lui fais vomir ses friandises et j'envoie sa nana s'faire bronzer à Dakar" ; ou encore "J'lui fais bouffer son passe-montagne, j'le plonge dans l'eau glacée et j'attends qu'ça gonfle". Très imagé, en somme... A sa sortie de prison, Alphonse retrouve un à un ses "amis". Même si tous se sont métamorphosés en de respectables citoyens, lui n'a pas oublié. Et il se montrera intraitable... Sauf que dans sa belle mécanique vengeresse, il n'avait pas prévu Catherine, belle, trop belle... la reine des cloportes. Pierre Granier-Deferre a réuni devant sa caméra une pléiade d'acteurs talentueux (Pierre Brasseur, Maurice Biraud, Charles Aznavour, Georges Géret, Daniel Ceccaldi, Françoise Rosay). Pourtant, malgré cette prestigieuse brochette au jeu juste, peu ou pas de sigularité. Les personnages, figés dans des stéréotypes d'un autre âge, rendent le film très démodé, juste moyen. Dans le genre, on a vu mieux. A noter cependant, une belle photo noir et blanc et une agréable rengaine jazzy, signée Jimmy Smith.
De bons dialogues, de bons acteurs... et c'est à peu près tout. En effet, à l'image des forts sympathiques «Le Cave se rebiffe » et « Les Tontons flingueurs » (bien que le film se situe tout de même un cran en-dessous de ces derniers), c'est avant tout par ses répliques et le jeu de ces excellents comédiens que « La Métamorphose des cloportes » se distingue, a contrario d'un scénario très moyen et franchement banal, ainsi que d'une réalisation un peu laborieuse. Le plaisir est toutefois un minimum là, tant l'entreprise s'avère en définitive modeste et honnête dans ce qu'elle prétend offrir, à savoir une bonne comédie policière, ni plus ni moins. A noter au passage une fin vraiment savoureuse, où le talent de Lino Ventura devant la caméra et de Michel Audiard à l'écriture trouve une parfaite osmose, offrant à l'oeuvre une de ses toutes meilleures scènes... Pas un grand cru donc, mais pas non plus déplaisante cette « Métamorphose ».
Cette intrigue passionnante axée sur la vengeance d’un ancien braqueur à sa sortie de prison est aussi bien écrite que bien interprétée par un casting prestigieux. Ses dialogues, écrits par l’inénarrable Audiard, et les situations dans lesquels se retrouvent tous ces gangsters en font un film de genre particulièrement original jonglant entre l'humour noir et le suspense dans une atmosphère pesante parfaitement recrée par une mise en scène et une photographie très sombre faisant référence aux films noirs.