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Dominique T
1 abonné
22 critiques
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5,0
Publiée le 13 octobre 2022
30 ans après l'avoir vu en salle, la magie opère encore et toujours. Que dire... des interprètes au poil, une BO géniale ( que j'écoute toujours) une mise en scène foutraque... et puis des poissons volant qui ne constituent pas certes une majorité du genre.
Il convient de rester naïf devant un tel film, y rechercher un message dans les méandres de l'esprit du réalisateur nous éloignerait du plaisir de déguster ce pur délire où se mêle humour, onirisme, tendresse, désespoir et folie. La réalisation est magistrale, la direction d'acteur est un véritable sans faute, au sein de laquelle il convient de souligner le travail d'orfèvre de Faye Dunaway, une vraie star au jeu toujours juste malgré la complexité du rôle. On retiendra l'humour macabre de la spoiler: pendaison raté de Lili Taylor, le remake décalé de "la mort aux trousses", la bande originale…. spoiler: La conclusion du film n'est pas en rupture avec le reste, les tendances suicidaires de Lili Taylor s'étant exprimées tout a u long du film, mais survient de façon sans foute trop abrupte. Sinon tout va bien, le film est beau.et restera longtemps dans notre souvenir
Une fable burlesque et poétique d’une imagination et d’une richesse visuelle folles, portée par un casting quatre étoiles, et habitée par la BO hypnotisante de Goran Bregovic.
Emir Kusturica fait un film assez peu orthodoxe avec cet « Arizona Dream », un récit mêlant rêve et réalité, fantastique et vérité. La présence de très bons acteurs comme Faye Dunaway ou Johnny Depp ne suffit pas pour me faire accrocher aux passages oniriques que j’ai trouvés très pompeux. Bien que ce film est désormais considéré comme culte, je ne trouve pas qu’il soit indispensable de le voir. Une grosse déception, je m’attendais à beaucoup mieux.
On perçoit le rêve américain, on perçoit les rêves en particulier. Le besoin de de s'évader. Mais les scènes fantasques sont lassantes à la fin. Et pourtant parfois on se pose, mais il y a toujours un élément qui bouge et qui remet la machine en marche. C'est usant à la longue. Pourrait être classé dans le style Gondry et Jodorowski.
Je déconseille, cet ovni est complètement décousu et manque de rythme. En dehors d'une bande son sympathique, il n'y a pas grand chose d'intéressant. Il vous sera sûrement difficile et pénible d'arriver jusqu'au générique !
Arizona Dream est un film qui laisse ses personnages vivre, qui les saisit à différents moments d’une existence à laquelle nous n’avons accès que par bribes – la longueur initiale, quatre heures, poussait plus loin encore la démarche d’une autonomie créatrice de fiction. Le récit projette des symboles dans des environnements changeants et impropres à les recevoir, à l’image de ce poisson géant qui s’envole de la banquise pour survoler les horizons ou de ce ballon rouge qui glisse d’un continent à l’autre, compositions surréalistes qui ouvrent l’espace et changent l’homme en un « rêveur définitif, de jour en jour plus mécontent de son sort » (Manifeste du surréalisme, André Breton, 1924).
Les protagonistes du long métrage apparaissent en effet tiraillés entre une peur de ressembler à leurs modèles parentaux et une dépendance à l’égard de ceux-ci ; leurs relations tumultueuses transforment la maison des Stalker en un théâtre de la cruauté sur les planches duquel se règlent des comptes : Axel devient un coq de basse-cour, Grace aimerait être réincarnée en tortue – d’où la présence de tortues à table et dans la chambre à coucher –, Elaine ne supporte plus son ancrage terrestre et essaie par tous les moyens de s’envoler dans les airs. Au cœur de l’œuvre, il y a « la folie qu’on enferme » et qui sert de guide au rêveur, comme Christophe Colomb s’entoura de fous pour découvrir l’Amérique. Le titre offre ainsi une variation au rêve américain : l’Arizona délocalise et explore l’idéologie de la société américaine ; pour autant, la critique apparente d’Emir Kusturica mute rapidement en déploiement d’un imaginaire fait d’objets bricolés, tenus ensemble par divers cordages : la Cadillac, expression de la réussite sociale, s’expose en épaves le long d’une route de terre telle une installation d’art contemporain, l’ambulance monte au ciel pour gagner la Lune, les avions font d’Elaine un esprit qui flotte au-dessus de l’immensité du monde et qui peut à son gré convertir la fiction en réalité.
Arizona Dream a l’aspect d’un mirage, tire de la complexité intérieure de ses personnages une puissance immersive remarquable portée par des comédiens talentueux et la musique mémorable de Goran Bregović. Un grand film.
4 708 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 22 juin 2021
Apparemment Emir Kustarica est un réalisateur respecté et il a fait pas mal de bons films avant et depuis mais celui-ci est absolument mauvais. Il faudrait un diplôme universitaire pour être capable d'expliquer ce qui est bon et de quoi parle ce film. Il y a probablement quelque chose comme un contexte cérébral et peut-être que le poison volant est une métaphore du conflit dans l'ancienne République yougoslave mais il y a très peu de divertissement et rien a comprendre. J'aimerais découvrir comment ce genre de balivernes peut être considéré comme de l'art mais je crains que cette connaissance ne me transforme en monstre. Dans les soirées je me méfie des types sur éduqués et imbus d'eux-mêmes qui débitent des choses comme des textes pseudo cérébraux. Il vaut peut-être mieux que je reste à l'écart de films comme Arizona Dreams. C'est un film que je n' ai pas aimé mais peut-être que vous l'aimerez c'est a vous de voir...
Du cinéma créatif, soutenu par une exposition originale, des personnages truculents interprétés par de bons acteurs bien dirigés, une bande-son au top et quelques scènes d’anthologie. Avec - aussi - la remarquable Lili Taylor et Vincent Gallo.
Le cinéma de Kusturica m'est un peu une terre inconnue. Arizona Dream s'inscrit clairement dans une démarche onirique et poétique, chargé de symboles (parfois abscons) et de personnages focalisés sur les différents types de rêves (gloire, argent, amour, ailleurs) que tout un chacun peut faire dans sa vie. Une image très léchée, des acteurs très investis dans leurs rôles, une musique judicieusement pensée rattrapent un scénario pour le moins étrange au point d'en être fumeux et que l'émotion ne passe pas forcément en permanence. Singulier et original, indéniablement.
J’ai du mal à vraiment jugé Arizona Dream, on sent l’attachement d’Emir Kusturica pour les personnages complètement barrés qui vivent dans un monde qui leur appartient. C’est un film sur le rêve et sur les rêveurs, des rêves qui définissent la nature même des individus et ce qu’ils sont au fond d’eux même. Je pense que ce qui m’a gêné c’est le ton du film, à la fois trop décalé et paradoxalement trop sage par rapport aux personnages qu’il évoque. En revanche dans les très bonnes choses il y a la prestation d’un tout jeune Johnny Depp qui livre une performance incroyable. La part belle est de toute façon faite aux acteurs dans ce film qui s’en donnent tous à cœur joie. Et puis il reste l’éternelle chanson d’Iggy Pop qui traverse le temps.
Comédie noire sous acide à laquelle seules les 90s auraient pu donner naissance (on pense parfois à Tim Burton et Terry Gilliam), 'Arizona Dream' mérite bien son statut de film culte. Il y a bien sûr des longueurs, des effets vieillis, et des scènes qui s'enchaînent de façon parfois si arbitraire que l'on en vient à se demander si Kusturica lui-même savait où il voulait en venir ; mais c'est drôle, et en même temps résolument pessimiste, car on devine que le rêve américain défendu dont il est question est en fait saturé d'images de mort.