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Acidus
721 abonnés
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4,0
Publiée le 15 juillet 2016
Avec "Arizona Dream", Emir Kusturica s'est fait plaisir et nous livre une sorte de délire cinématographique, onirique et poétique. Produit et tourné aux Etats-Unis, le ciénaste serbe a conservé toutefois toute la saveur et le style qui a fait le succés et l'intérêt de ses oeuvres yougoslaves. Sa mise en scène est une nouvelle fois audacieuse et folle à l'image de cette histoire et de ses protagonistes. "Arizona Dream" a un côté "Bagdad Café" dans son ambiance que j'ai beaucoup apprécié. Ce long métrage nous fait réver et voyager malgré sa facette sombre et pas toujours gaie. Goran Bregović a encore une fois fait un excellent travail et a composé une B.O. mémorable qui accompagne parfaitement les images. La folie douce qui anime cette oeuvre est communicative et on en ressort avec cette impression bizarre qui fait les Grands Films.
J’ai du mal à vraiment jugé Arizona Dream, on sent l’attachement d’Emir Kusturica pour les personnages complètement barrés qui vivent dans un monde qui leur appartient. C’est un film sur le rêve et sur les rêveurs, des rêves qui définissent la nature même des individus et ce qu’ils sont au fond d’eux même. Je pense que ce qui m’a gêné c’est le ton du film, à la fois trop décalé et paradoxalement trop sage par rapport aux personnages qu’il évoque. En revanche dans les très bonnes choses il y a la prestation d’un tout jeune Johnny Depp qui livre une performance incroyable. La part belle est de toute façon faite aux acteurs dans ce film qui s’en donnent tous à cœur joie. Et puis il reste l’éternelle chanson d’Iggy Pop qui traverse le temps.
Un film qui ne laisse certainement pas indifférent, "Arizona Dream" fait parti de ces petites pépites des 90s, où le cinéma nous livrait des films singuliers et magiques, on part en voyage dès les premières minutes avec ce fameux morceau de Iggy Pop, quasi indissociable de l'œuvre de Kusturica. Johnny Depp y trouve là un rôle à sa mesure, sensible et torturé, il va se laisser mener par le bout du nez par ses deux femmes, mère et fille (Faye Dunaway et Lili Taylor) dans leur résidence perdue dans le désert poussiéreux de l'Arizona, il devra aussi faire face à son oncle (Jerry Lewis) lui prédisposant à une vie de vendeur de Cadillac qu'il n'aspire guère. Un véritable conte onirique et délicieusement pessimiste sur la condition humaine, la mise en scène volontairement décalée de Kusturica interpelle et amuse par son ton parfois burlesque et symbolique. On a aussi droit à un lot de mise en abîmes savoureuses du cinéma grâce au rôle de Vincent Gallo, entre l'interprétation de "Raging Bull" dans le vieux cinéma de quartier où celle de "La Mort aux Trousses" lors du concours, des clins d'œil très amusants et inoubliables. La maîtrise technique de Kusturica est bluffante, avec un véritable soucis du cadrage et de la photographie, en bon chirurgien de l'image il magnifie certaines séquences pour nous immerger dans un rêve mystérieux et dépaysant. Le film garde en substance sa part de mystère, Kusturica préfère nous conditionner à son cinéma et à son univers si particulier, il privilégie une forme séduisante à un fond un peu trop complexe et presque impénétrable, il n'échappe pas à certaines petites longueurs mais on peut allègrement les excuser tellement la maîtrise frôle la perfection. "Arizona Dream" reste parmi les classiques des années 90, une expérience gravée dans notre mémoire de cinéphile gardant le souvenir nostalgique d'une époque où les films pouvaient créer du rêve.
Comédie noire sous acide à laquelle seules les 90s auraient pu donner naissance (on pense parfois à Tim Burton et Terry Gilliam), 'Arizona Dream' mérite bien son statut de film culte. Il y a bien sûr des longueurs, des effets vieillis, et des scènes qui s'enchaînent de façon parfois si arbitraire que l'on en vient à se demander si Kusturica lui-même savait où il voulait en venir ; mais c'est drôle, et en même temps résolument pessimiste, car on devine que le rêve américain défendu dont il est question est en fait saturé d'images de mort.
Prix spécial du jury (ours d'argent Berlin 1993) " Arizona dream" est le quatrième opus de fiction du cinéaste serbe.
Situé au sein de sa filmographie entre ses deux palmes d'or ( " papa est voyage d'affaires" PO 1985 et " underground" PO 1995) - Kusturica est à ce jour auteur de neuf longs métrages de fiction -.
Seule incursion aux usa de sa carrière, " Arizona dream" fait l'objet d'une ressortie en salle qui permet de voir ou de revoir un casting prestigieux d'ou émerge Johnny Depp encore jeune ( et il faut dire plutôt méconnaissable).
A sa sortie, ce titre m'avait laissé dubitatif et le temps passant, il me semble qu'il s'est sans doute un peu bonifié même s'il ne m'a toujours pas convaincu.
Certes, il y a la photo, la mise en scène, certains clin d'œil cinéphiliques revendiqués clairement ( il n'est pas nécessaire d'être pourvu d'une culture cinématographique très pointue pour se repérer facilement dans les références) mais le gros défaut du titre repose sur le scénario qui me semble d'une grande vacuité.
La première partie est sans doute la meilleure : un jeune New Yorkais rêveur est invité en Arizona par son oncle qui se marie. Il fait une rencontre amoureuse avec une femme d'âge mûr plutôt fantasque.
Certains prétendent qu'on a pas nécessairement quelque chose à dire lorsqu'on réalise un film.
Le spectateur qui souscrit à cette considération esthétique, sera donc ( peut-être) séduit par cette proposition qui tourne trop souvent à vide dans sa seconde partie.
Faut il y voir une adhésion à la liberté ( les scènes aériennes) plutôt qu'à la société marchande ( la proposition de reprise de l'affaire de l'oncle) ?
Peut-être y a t il aussi un regard désenchanté sur l'amour ( les relations amoureuses filmées ici n'offrent pas de perspectives de bonheur) ?
Le problème c'est que tout ceci est tellement dilué dans des scènes étirées, sans véritable fil conducteur qu'on finit par se ficher du destin des personnages.
Le parti pris baroque du cinéaste est sa marque de fabrique, mais on n'est ( malheureusement à mon goût) jamais ( et de loin) dans cette forme d'accomplissement fellinien, maître incontesté de cette typologie de mise en scène
Kusturica est de mon point de vue l'auteur de deux films formidables " papa est en voyage d'affaires" ( palme d'or Cannes) et " le temps des gitans" prix de la mise en scène Cannes 1987.
Le reste de sa filmographie a ses aficionados, dont je ne fais ( malheureusement pour moi) pas partie.
Ovni cinématographique d'Emir Kusturica réunissant le jeune Johnny Depp et la génération plus mûre en particulier Faye Dunaway et Jerry Lewis sans oublier Lili Taylor et Vincent Gallo. Un film assez long qui a le mérite de vraiment se centrer sur ces 5 personnages et en particulier sur le triangle amoureux Johnny Depp Faye Dunaway et Lili Taylor, histoire d'amour et de passion atypique avec des personnages atypiques et tourmentés. On sort de la logique cartésienne pour entrer de plein pied dans un monde un peu parallèle où le rêve, la passion, la folie guident chaque pulsion pour un film éminemment poétique, décalé, irrationnel et porté par une bande son inoubliable. On aime à la folie ou on déteste car il faut totalement lâcher prise, se laisser porter, s'abandonner et être touché par cet objet singulier. J'ai moi même eu du mal au départ puis peu à peu j'ai été happé et je revois des scènes, des situations, bref un film qui marque, qui touche, qui ne laisse pas indifférent. Pour moi un moment hors du temps et du réel qui m'a fait rêver et retoucher mon âme d'enfant quand je croyais voler dans la cour de récréation ou quand je construisait un château avec 4 bouts de bois. Johnny Depp est comme toujours immense et Faye Dunaway sensuelle, troublante, émouvante.
Le cinéma de Kusturica m'est un peu une terre inconnue. Arizona Dream s'inscrit clairement dans une démarche onirique et poétique, chargé de symboles (parfois abscons) et de personnages focalisés sur les différents types de rêves (gloire, argent, amour, ailleurs) que tout un chacun peut faire dans sa vie. Une image très léchée, des acteurs très investis dans leurs rôles, une musique judicieusement pensée rattrapent un scénario pour le moins étrange au point d'en être fumeux et que l'émotion ne passe pas forcément en permanence. Singulier et original, indéniablement.
Sympathique mais sans plus. Tout est assez brouillon et on se retrouve clairement dans le monde du cinéma expérimental, que j'affectionne tout particulièrement grâce au grand maître (en tout cas le mien), David Lynch. Seulement, ici, j'ai trouvé que tout était moins maîtrisé malgré quelques bons coups de folie novateurs. Johnny Depp, pour ses presque débuts, possédait déjà d'indéniable qualités comme d'ailleurs l'ensemble des acteurs mais je me suis ennuyé car tout est répétitif. C'est intéressant de voir que l'on sort de l'ordinaire mais là, j'ai senti que le sujet n'était pas superbement en place. La photographie m'a déçu au fil des minutes alors que ça commençait si bien. Sur les rêves, il y a tellement et dire et pourtant mise à part les quelques passages en off, je n'ai pas été imprégné. En fait, je me faisais tellement une bonne image de ce film que finalement, je l'ai trouvé plutôt quelconque. Cela ne m'empêchera pas de voir d'autres films de M.Kusturica. 11/20.
Lassé des grosses productions actuelles, il est toujours possible de découvrir de véritables perles parmi le cinéma indépendant d'autrefois, en piochant par exemple dans la filmographie d'Emir Kusturica, avec cet Arizona Dream à la fois brillant et palpitant. Johnny Depp dans la peau du personnage principal, au temps où il ne prenait pas n'importe quel rôle lui tombant sous la main, et Faye Dunaway pour l'accompagner, le spectateur est convié à un spectacle fantastique, au sens cinématographique du terme, où le plaisir de voler nage avec l'envol du plaisir. Un show de toute beauté, parsemé de scènes grandioses, à l'instar du dîner chez les Stalker, durant laquelle la jeune Lili Taylor se confronte avec tout autant de rage et de hargne à une mère beaucoup plus expérimentée jouée par Dunaway. L'excellence d'Iggy Pop à la barre sonore, mêlée à un scénario bien élaboré, n'en feront que surplomber un film déjà parmi les meilleurs.
Qu’est ce que je viens de regarder ? Arizona Dream est une aventure complètement onirique à la mise en scène franchement sublime et avec une poésie assez renversante par moment. Malheureusement je le trouve beaucoup trop long et le film nous perd un peu avec ces personnages loufoques mais il y a toujours une pointe d’émotions ou de poésie qui se dégage d'Arizona Dream pour nous faire ressentir quelque chose. C’est très particulier mais j’ai plutôt apprécié.
Un bon film, très original et dynamique! Un scénario peu commun, des personnages singuliers, délurés et attachants, une histoire bien écrite et distrayante. Un peu compliqué à suivre, mais distrayant et cela sort de l'ordinaire!
Beaucoup beaucoup de choses à dire sur cette fable surréaliste d'Emir Kusturica.Un film qui fait effet de bombe à retardement.Sur le coup,"Arizona Dream" semble déjanté,sans queue ni tête(ouverture et fermeture au pays des Inuits).En réalité,il est tellement riche de symboles et de métaphores que ça peut en être déconcertant.Le thème principal,c'est bien sûr les rêves et les moyens de les réaliser.Axel(Johnny Depp,déja génial en 1992)se retrouve contraint d'aller au mariage de son oncle à Tucson,avec Paul,acteur narcissique(Vincent Gallo,grandiloquent).L'oncle(Jerry Lewis,et ses grimaces)qui veut lui faire reprendre sa concession de Cadillac.Mais Axel préfère suivre une veuve qui le subjugue(Faye Dunaway,grande performance d'actrice),tout en devant supporter sa fille suicidaire(Lili Taylor,bien barrée).Le film prend des chemins de traverse et se déroule en apesanteur.Dégager une signification nécessite un investissement largement récompensé.Des tas d'éléments indiquent les rêves de chacun,réalisables ou non:le poisson volant,la Lune,les tortues de Grace,son accordéon,la machine à pédalier.Axel ne réalise pas ses rêves,mais ceux des autres.Il passe à côté de sa vie,en n'aimant pas la bonne femme.Kusturica magnifie les plaines désertiques de l'Arizona,et retire de son film un sentiment de liberté totale.On a l'impression que tout est possible,sauf le bonheur des personnages."Arizona Dream" est désenchanté sous la crême burlesque.Et reste ancré dans les mémoires avec la BO sensationnelle d'Iggy Pop.Complexe et irrésistible.
Cette fable onirique nous permet de voir le rêve américain du point de vue -forcément poétique- d'Emir Kusturica avec son aspect commercial incarné par Jerry Lewis en vendeur de cadiac et son aspect cinématographique incarné par Vincent Gallo en acteur imitant à la perfection ses idoles. Mais au-delà de ça, c'est le l’histoire d’amour qui l'emporte dans ce film, avec un jeune homme désiré par deux femmes (une veuve et sa belle-fille aux tendances suicidaires), tous somptueusement interprétés par, en l'occurrence, Johnny Depp, Faye Dunaway et Lili Taylor. Si ce rêve amoureux ne se réalisera, nous voyons, grâce à de magnifiques effets visuels surréalistes les rêves de chacun se réaliser jusqu'à la scène finale qui est un superbe voyage imaginaire.