Emir Kusturica est un de ces réalisateurs à proposer un univers poétique, loufoque mais aussi dramatique avec toujours la même ferve. "Arizona Dream" ne déroge pas à la règle. Beau, comme un songe, toute la poésie "kusturicienne" fait partie intégrante de ce long-métrage. Un jeune homme, Axel (Johnny Depp), garçon encore naïf, retourne dans son pays d'enfance, l'Arizona, ou il est demandé à être le témoin de son oncle, ce dernier se mariant. Il retrouve son ami, Paul (Vincent Gallo) et fait la connaissance de deux femmes, une belle-mère et sa belle-fille, Elaine (Faye Dunaway) et Grace (Lili Taylor) Stalker, deux femmes auquel il va devenir leur pantin. Par l'amour. Par les rêves. Un sacré choc de générations que met en scène Kusturica étant donné que le personnage d'Axel tombe, une première fois, amoureux d'Elaine, la quarantaine et donc nettement plus âgée que lui, tandis que son oncle, lui, se marie avec une "jeunette". Tout est inversé dans cette fable. Mais tout ceci n'est qu'un pretexte pour cerner le véritable sujet du film, à savoir l'amour et vivre dans ses rêves. Elaine rêve depuis toujours de voler. Axel décide de lui construire tant bien que mal un avion afin de combler ses désirs. Hélàs, chaque essai se révèle être un échec cuisant, comme si nos deux personnages ne pouvaient atteindre leur fantasmes. Celui de prendre les airs pour Elaine, celui de s'attirer le plein d'amour auprès de la femme pour Axel. Ce n'est que par la suite ou Axel découvrira le véritable amour aurpès de la belle-fille, Grace. Tiraillé entre les deux, le jeune homme se retrouve dans une dualité perplexe.
Kusturica utilise toujours des sujets profonds et originaux. "Arizona Dream" est, en effet, un film sensible et beau, dans lequel Kusturica clame haut et fort de toujours croire en ses rêves, malgré la noirceur du monde qui nous entourre. Car il est vrai que les personnages semblent vivre en totale marginalité de la réalité, entre le trio Axel/Grace/Elaine qui sont plongés dans leur monde, l'oncle qui croît être un businessman hors pair ainsi que Paul qui croît être un acteur fantastique (ah la scène ou il retranscrit "La mort aux trousses" d'Alfred Hitchcock, inoubliable!) et percer dans le milieu hollywoodien. Vision pittoresque de la part du réalisateur aurpès des portraits de personnes vivants dans leurs rêves et subsistants de cette manière.
Cas à part, celui de Grace qui, après avoir trouvé l'amour qui fut son rêve le plus cher, finit par se donner la mort, comme si elle n'avait plus aucune raison de vivre maintenant que son souhait le plus cher ait été exaucé
.
Emir Kusturica sort une nouvelle fois le grand jeu pour cet "Arizona Dream", merveilleux portrait d'une Amérique onirique.