À trop vouloir surfer sur un succès, on arrive souvent à un point où l’on gâche comme ce n’est pas permis son œuvre. Un constat qui s’adresse directement aux studios DreamWorks Animation qui, après 2 premiers opus fort sympathiques, nous ont pondu un Shrek le Troisième tout simplement loupé. La faute à sortir de la référence à gogo et à se reposer sur ses lauriers, faisant ainsi de cette suite un film d’animation de piètre qualité. Aussi bien pour les adultes que pour les enfants ! Il n’empêche, le 3ème Shrek a suffisamment rapporté pour allonger la saga d’un nouvel épisode, histoire de réparer les erreurs du précédent et de terminer la série en beauté. Pari réussi ?
Shrek le Troisième montrait que les auteurs n’avaient plus rien de nouveau à présenter (au point de reprendre les bases et l’intégralité des personnages du 2). Faisant ainsi de cette inutile suite un opus sans intérêt. Alors, que pouvais bien nous apporter un numéro 4, franchement ? Pour ce coup-ci, les scénaristes décident de revenir au 1er film, celui qui nous dressait le portrait d’un ogre qui terrifiait les gens. Une créature qui, aujourd’hui adoré de tous et père de famille, regrette cette époque désormais lointaine. Jusqu’à survient le nain Tracassin qui lui fait signer un pacte, lui permettant de revenir à cette époque. Le hic est que ce mystérieux personnage désire monter sur le trône et que via ce contrat, permet de construire un monde parallèle où il est le souverain. Un monde où Shrek terrorise à nouveau mais dont plus personnes (l’Âne, Fiona, Potté…) ne semble le connaître. Obligeant ainsi notre cher ogre à tout faire pour retrouver sa vie présente.
Une histoire un petit peu compliquée pour les gosses sur le papier, mais qui leur promet de boucler la boucle. De donner un dénouement bien mérité à chacun des personnages présents depuis le 1er opus. Promettant ainsi du grand spectacle (via la 3D) et une bonne dose d’émotion. Bref, d’en mettre plein la vue. Il vrai qu’en regardant Shrek 4, on s’attache encore plus à Shrek et à ses compères. Pour finalement les quitter le cœur lourd, en pensant à l’idée de ne plus les revoir. Surtout avec un spectacle qui se fait dans la bonne humeur, nous réservant quelques gags qui, comparé au 3, font mouche. Le tout en présentant des idées originales (comme voir Potté fainéant et gras) et un méchant charismatique avec Tracassin, histoire de renouveler la saga. En clair, niveau trouvailles et histoire, Shrek 4 rehausse la série après ce qu’avait fait le 3.
Malheureusement, le final n’est pas de toute beauté. Si certains plans ont été réalisés afin de placer des effets 3D, à aucun moment, je dis bien aucun, Shrek 4 n’a de l’énergie ! Que ce soit au niveau de l’action ou bien du rythme. À cause des bons sentiments ? Sans doute, tant il n’y a que ça dans ce dernier épisode. Du coup, tout ce qui faisait le charme des premiers films s’envolent en fumée, ne laissant que trop peu de place aux références et parodie. Devenant aussi niais que les contes de fées dont la saga se moquait. Et du coup, la séquence finale et l’ambiance en prenne pour leur compte : les scènes sont vraiment molles (la caméra ne virevolte pas) et la bande son n’est pas aussi rock’n roll que pour les précédents films. S’en ai presque aussi déprimant que quand l’äne nous chante tout un répertoire avec tristesse et fatigue, le tout en tirant ne cariole.
Et puis, il ne faut pas oublier les défauts de la saga qui touchent également ce 4ème opus. À savoir une VF franchement inégale (oui, vaut mieux tester les dessins animés et films d’animation en français). D’un côté nous avons des doubleurs professionnels dont c’est le métier depuis toujours (Med Hondo, Boris Rehlinger…), et de l’autre des acteurs qui ne peuvent compter que sur le nom pour expliquer leur présence sans pour autant le bon ton à leur personnage (Alain Chabat). Sans oublier ceux qui se trouvent au milieu : Barbara Tissier, doubleuse attitrée de Cameron Diaz qui répond présent parce que l’actrice est au casting vocal original, et l’inconnu William Coryn qui s’en sort bien pour Tracassin. Ajoutez à cela une animation qui, même si elle se montre fluide et travaillé, ne semble pas vraiment avoir évolué depuis le 1er film. Cela est notamment dû à l’univers et au « design » de la saga. Ce n’est donc qu’une question de goût !
Il était une fin… Rarement un film n’avait porté meilleur sous-titre ! Pas que Shrek 4 soit mauvais, loin de là ! Il rattrape grandement les erreurs de son prédécesseur en étant un film pour enfants sympathique et qui se laisse regarder agréablement. Mais plutôt qu’il fallait s’arrêter dès le 2nd opus, les auteurs ayant fait déjà tout le tour en ce qui concerne l’humour, l’énergie et les références. Oui, il était vraiment une fin ! Car franchement, je n’ose même pas imaginer comment aurait pu se montrer un 5ème épisode ! Une nouvelle suite qui aurait, elle aussi, surfer sur le succès de la série tout en gardant le statut de suite de trop sans intérêt.