Un film qui n’est pas de première fraicheur que Le Bénévole. Mocky signe un film sympathique certes, sur un sujet original, mais on sent quand même ses défauts habituels, et c’est quand même peu subtil.
Et oui, subtil ! Le terme peut surprendre pour caractériser le cinéma de Mocky, mais en fait la plupart de ses films abordent leurs sujets sous un angle audacieux, imaginatif, avec une construction brouillonne, mais des répliques qui font mouche. Là pour traiter son sujet Mocky en fait quand même des tonnes, en mettant de tout, et des personnages finalement moins crédibles que de coutume. On le sait Mocky force généralement le trait jusqu’à l’excentricité, mais ici on semble hériter de personnages assez surréalistes, impossible à rencontrer, notamment celui joué par Le Bolloch.
Le film souffre aussi d’une écriture brouillonne, j’ai envie de dire que cela ne surprend guère chez Mocky, et visuellement ça fait en effet assez amateur. Le réalisateur maitrise son affaire, heureusement, car on sent le budget ric-rac, et malgré cela, des décors minimalistes, un tournage que l’on sent court, le résultat n’est pourtant pas déshonorant. C’est sûr que ce n’est pas très recherché, mais le film reste assez coloré et bien filmé pour ne pas sombrer quand même dans le produit moche et fauché.
Niveau atout il y a évidemment la belle galerie d’acteurs. Tous nous livrent des numéros assez farfelus, et Michel Serrault est ici dans l’une de ses dernières apparitions, héritant d’un rôle qui lui sied bien, un peu fou, même s’il parait un peu fatigué quand même pour avoir toute la passion du syndicaliste qu’il joue dans le film. Dreyfus en fait quelques caisses quand même, mais Atkine, Solo, sont solides, et Farcy n’est pas mal avec un personnage moyen en revanche. Bon on sent le film de potes, mais avec des acteurs de talents qui parviennent à rester suffisamment sérieux pour faire rire.
Le rythme et l’originalité du sujet ne manqueront pas de séduire. Le Bénévole est dynamique, comme toujours chez Mocky en profitant d’une durée courte, et d’une richesse certaine, même si cela nuit à la clarté de l’ensemble. Dommage que l’histoire reste assez lourde et caricaturale, ça ne sent quand même pas une écriture aussi fluide et incisif que ses vieux films. Reste qu’un métrage sur le bénévolat c’est assez rare et audacieux pour être souligné.
A noter que la musique est aussi signée de Vladimir Kosma, un gage de qualité.
Au final Le Bénévole n’est probablement pas un grand Mocky. Déjà que son cinéma est assez foutraque, là, sûrement par des moyens en baisse, sans doute par une trop grande galerie d’acteurs dans un film d’1 heure 15, le résultat est indubitablement plus foutraque encore. Mais enfin, ça se laisse voir malgré tout. 2.5