Guillermo del Toro livre en général toujours des choses surprenantes et de qualité, et Hellboy 2, après un premier épisode très solide, est très agréable.
D’abord le film s’appuie sur le même casting que le 1, et il rempile avec toujours plein de conviction et d’efficacité. Perlman tient le rôle de sa carrière et livre une prestation enthousiasmante, s’emparant de son personnage avec une déconcertante facilité. C’est quand même hallucinant de voir à quel point il se fond dans ce rôle, lui qui en général est cantonné à des rôles de bourrins mal dégrossi. A ses cotés Selma Blair est un peu moins entrainante, c’est certain, mais elle forme un bon duo avec Perlman, un duo en plus assez surprenant. Doug Jones enfin nous ressort son acolyte réfléchi et intello qui tient ici une place plus grande, et ce n’est pas un problème car c’est un personnage bien plaisant. A noter l’arrivée d’un robot dont on se dit au début qu’il est un peu craignos, qu’il va amener un humour balourd, mais non, il devient vite nettement plus intéressant. En méchant Luke Goss est brillant, et à ses côtés Anna Walton ne dépareille pas. Tous deux introduisent vraiment un plus dans ce film.
Le scénario est bien écrit, mais un peu comme dans le premier film c’est un peu par-là que le film pèche. Oh, rien de terrible, mais l’histoire se révèle tout de même un peu simple, elle avance avec quelques facilités (la rencontre entre Abe et la princesse…). Reste que del Toro offre un rythme très prenant, des rebondissements en pagaille, un sens de l’humour qui tient la route, et un soupçon d’émotion qui se révèle notamment dans la conclusion.
La réalisation est bonne, mais ce n’est pas le meilleur film de Del Toro. Il y a quelques passages brouillons (la scène avec les petites créatures par exemple), qui viennent entamer, légèrement toutefois, un ensemble tout à fait au niveau. Il y a des morceaux impressionnants (avec un petit haricot qui deviendra grand !) qui révèlent bien tout de même le réalisateur aux commandes. La photographie et les décors sont superbes. Là il n’y a rien à redire, c’est du très lourd, avec une variété de lieux, un travail sur la couleur, les éclairages, qui ravira les yeux. Les effets spéciaux d’ailleurs ne sont pas en reste. Le summum du film restant ce fameux haricot, sublime, qui pour ma part clou au pilori le tout récent Godzilla par exemple. Honnêtement vu la richesse des effets visuels, ce film est remarquable par le soin qu’il apporte à chacun d’eux. Sinon la bande son est sympathique. Comme souvent je trouve toutefois dommage qu’une saga assez marquante ne soit pas dotée d’un thème fédérateur, une sorte de référence qui nous fait tout de suite penser au film.
Au final, pour conclure sur ce film, Hellboy 2 est une suite tout à fait à la hauteur par rapport au premier. Creusant encore davantage le personnage principal, et la fin nous laisse penser qu’un Hellboy 3 pourrait encore en avoir sous le pied, del Toro nous livre un film très divertissant, certes adulte mais accessible à un public plus jeune (bon pas trop petit non plus), Hellboy 2 séduit par son imagination, sa générosité, sa pléiade de créatures originales, sur un fond habile d’humour, d’émotion et d’aventure. Certes il y a quelques aspérités comme signalées, mais elles restent peu nombreuses, et surtout n’entame guère l’indéniable sympathie que dégage ce métrage. 4.5.