Fraîchement élu député, l’ex-présentateur télé Evan Baxter est à peine installé dans sa nouvelle maison, que Dieu l’investit d’une mission (divine, forcément) : construire une nouvelle arche, en vue d’un déluge bis imminent. Voici qui marque donc le début des ennuis pour Evan, bientôt suivi par des pigeons plus nombreux que dans un film de John Woo, et une nuée d’animaux de tous poils, ayant nécessité un déluge d’effets spéciaux, et qui ont concourru à faire de “Evan tout puissant” la comédie la plus chère de tous les temps. Mais pas la plus drôle, parce que, question rire, c’est carême, tant le film convoque la Sainte-Trinité de la tristesse humoristique : allusions pachydermiques à la Bible (la palme revenant à l’agent immobilier appelé… Eve Adams !), gags vieux comme Hérode et trop souvent à base de fientes animales, et grimaces insupportables signées Steve Carell, promu successeur de Jim Carrey, dans la suite d’un long métrage qui, sans être extraordinaire, reposait sur son abattage. Ici, le comédien de “Little Miss Sunshine” fait ce qu’il peut pour maintenir le film à flots, et parvient même à nous arracher quelques sourires de ci-de là. En revanche, il se révèle totalement impuissant à empêcher la morale, niaiseuse au possible et assortie d’un pauvre message écologico-religieux, de nous rester en travers de la gorge et de plomber un film qui, et c’est triste à dire, est moins drôle que son générique de fin. Pour résumer : si ton temps et ton argent perdre tu ne veux pas, “Evan tout puissant” tu éviteras.