Le Transporteur 2 est probablement le moins bon de la trilogie. Parmi les défauts graves, le scénario d’abord. Non pas qu’il faille s’attendre dans ce type de film à du Bergman, mais là il y a un tel désintérêt pour l’histoire que c’est un point négatif. Banal au possible, elle est pleine d’ellipses et le film aurait pu au moins durer une vingtaine de minutes de plus (il dure 1h 25 avec les génériques). D’une part pour mieux développer l’intrigue, et d’autre part exploiter un peu plus honorablement les personnages secondaires. A ce propos, autant Jason Statham est présent à l’écran et fait preuve d’une réelle efficacité (comme à son habitude), autant le reste du casting est laissé en jachère. Berléand ne sert à rien, l’antagoniste non plus puisqu’on n’a même pas un combat final digne de ce nom. Seule Amber Valletta tire son épingle du jeu, avec il est vrai un physique singulier mis en valeur par un look original. Passons à présent à l’aspect visuel. Il n’y a pas grand-chose à dire sur les décors, ni sur la photographie, des plus classiques, qui rappelleront aux initiés les Experts Miami. Franchement dommage de manquer d’audace de ce point de vue. Il en va de même pour la musique, où, excepté un passage qui éveillera l’intérêt des amateurs de Sin city, il n’y a pas de quoi s’enthousiasmer. Pour les scènes d’actions, il convient d’être partagé. Les séquences d’arts martiaux sont superbes et très bien mises en scène, lisibles, sans montage haché, ce qui est vraiment plaisant. Elles sont variées, Statham assure pleinement, c’est donc un très bon point. Par contre pourquoi autant d’effets numériques ratés ? Le film aurait pu jouer dans la cour des Ong-Bak, mais propose des scènes surréalistes tant elles défient les lois physiques, à la qualité plus que discutable, et pour certaines plus ridicules que vraiment fun et décontractées. Le coup de l’hélicoptère notamment est digne d’un téléfilm The Asylum.
Si Le Transporteur 2 n’est pas ennuyeux (heureusement pour un film d’action d’1 heure 25), s’il remplit globalement son cahier des charges, il apparait désespérément comme un sous-Bad Boy, un sous-Die Hard, un sous-Ong Bak, avec un manque total de personnalité. Leterrier peut dire merci à Statham qui porte vraiment tout le film sur ses épaules, et sans lui, le métrage ne vaudrait guère mieux que la pléiade de DTV avec Olivier Gruner, Marc Dacascos ou Steven Seagal.