Il y a eu Requiem for A Dream, Las Vegas Parano, et d'autres. Mais jamais, jamais n'avait été vu un aussi beau film sur le thème de la drogue.
Al Pacino crève littéralement l'écran dans le rôle de ce rôle de petit dealer, de toxicomane, et d'amoureux fou de cette Helen, en quête de vie, d'amour, qui va se perdre dans les rues de New-York avec Bobby, et qui va le suivre dans cette descente en enfer, qui parait inévitable, ce que l'on comprend avec la dernière scène : la sortie de Bobby de prison, exactement filmé du même angle que sa première sortie, et leur marche, leur errance sans fin. Filmé presque parfois à la lisière du documentaire - notamment ces scènes caustiques où ils se piquent - le réalisateur nous donne son point de vue d'une jolie façon; car si il se pose de façon virulente contre la drogue, il nous livre un portrait très humain, de ces êtres désemparés, impuissants que sont les drogués.Et à travers ce voyage dans les bas fonds, l'histoire de ces deux êtres affreusement sensibles éperdument amoureux, dont on sent l'envie de s'en sortir, mais cet inévitable manque qui les bouffes. Un film bouleversant, le plus beau film sur le sujet, le plus humain, le plus réussi sur tous les points. Panique à Needle Park est un film énorme; qui révéla le talent imparable d'Al Pacino (Qui collaborera encore deux ans plus tard avec Schatzberg pour L'épouvantail) et celui de Kitty Winn qui est fabuleuse, ce regard perdu, malheureux, et cette innocence volée.
La plus belle dénonciation de la drogue et le plus beau portrait de drogués font de Panique à Needle Park un film à voir plus que tout autre; un puissant chef-d'œuvre.