Sautet était le cinéaste à la mode, durant la decennie 70 / 80 , celui dont la sortie d'un film était un évènement qui générait dans les ciné-clubs des débats et dans les cinémas des présentations émerveillées.
Pour ma part , je le trouvais bon dans ses polars de début de carrière ("Classe tous risques", jusqu'à "Max et les ferrailleurs", mais son style va évoluer vers un cinéma qui s'intéresse au sens de la vie. Dans mon imaginaire , je trouve qu'il est peu à peu devenu un cinéaste "parisien", adjectif plutôt indéfini mais qui recouvre plein de sous-entendus, plein de préjugés souvent contradictoires. En bref, un cinéma qui ne me fait pas vraiment rêver.
"Garçon !" est une bonne illustration de cet adjectif.
C'est l'histoire de … Mais au fait quelle est l'histoire ?
Je ne lui ai guère trouvé d ' intérêt ; un film psy comme le cinéma Français en a réalisé des kyrielles.
Il y a un truc qui est bien, voire très bien dans ce film, c'est la vie de la brasserie au moment du coup de feu où un équilibre subtil se met en place entre les clients et la cuisine orchestré par le bal des serveurs qui prennent les commandes et apportent les plats. Formidable Bernard Fresson en chef cuistot tonitruant à la faconde puissante. Les mouvements des serveurs qui s'agitent en tous sens sont bien filmés par une caméra qui capte les différents serveurs sans donner l'impression de cafouillis mais au contraire comme un ballet parfaitement réglé. On s'y croirait vraiment !
Ensuite, le film fait un focus sur deux serveurs particulier Alex (Yves Montand) et Gilbert (Jacques Villeret) dont on découvre qu'ils ont des vies compliquées.
Montand fait du Montand , cabotinant d' importance , baratineur de première, dragueur impénitent. Pour un quasi-sexagénaire , et là je coince , il est censé être un bourreau des coeurs !
Jacques Villeret, lui, il complique ou il est moins malin, je ne sais pas, parce qu'il fait des gosses et il est englué dans des histoires de divorce mais ne vit avec aucune femme puisqu'il vit en célibataire .
Surtout, il rive son clou à Montand.
Bernard Fresson livre une belle prestation ; mais il reste un second rôle...
Et les femmes ? Ma foi , des personnages qui ne retiennent guère l ' attention , quand bien même les actrices s' en sortent bien.
Rosy Varte joue le rôle de l'épouse de Montand, qui ne se souvient d'elle que pour la "taper" dans une scène où on le voit la manipuler pour arriver à ses fins. Comportement à vomir ...
Le reste du casting : Yves Robert, Hubert Deschamps, Clémentine Célarié , est insignifiant.
Au final, je n'ai pas apprécié l'histoire qui est assez vaine.