Un thriller prenant, immersif, au cours duquel le réalisateur et les acteurs réussissent à plonger le spectateur dans la plus grande incertitude, par le biais d’informations divulguées au compte-gouttes et surtout en contradiction avec les suppositions que le spectateur est en train de se faire. Bien qu’on devine pourtant assez rapidement qui est le/la responsable de ce merdier, on suit avec grand intérêt l’évolution de cette fibre maternelle mise à rude épreuve. L’entame est très particulière, en implantant une ambiance très spéciale, lourde et étouffante, comme si nous étions plus ou moins dans un mauvais rêve, enfin quelque chose de pas vraiment réel. Le tout est accompagné d’une musique (merci James Horner) qui augmente ce malaise apporté par cette nette impression que quelque chose de grave se trame ou a eu lieu. Et surtout, si vous n’avez pas lu le synopsis, vous ne saurez à aucun moment où l’histoire va vous mener. Dans ce thriller, le réalisateur joue assez bien avec le suspense, en ayant aménagé ici et là quelques rebondissements imperceptibles et pourtant bien réels. Jodie Foster nous a par le passé montrés ses grands talents artistiques, et elle n’a pas perdu de sa superbe, tant elle semble concernée par le sujet. Outre son français parfait sans accent, elle sait exprimer avec force ce qu’une mère peut ressentir à la disparition de sa progéniture, ce qui me pousse à dire que ses moments d’hystérie (que certains peuvent trouver pénibles) sont compréhensibles. Elle est confrontée au regard déterminé (et fatalement suspect) de Peter Sarsgaaard dans la peau de Carson, un agent qui doit veiller coûte que coûte au bon déroulement du vol et à la sécurité de tous les voyageurs, ainsi que de l’équipage. Enfin, Sean Bean incarne avec beaucoup de charisme le commandant de bord. Alors pourquoi 3,5/5 ? Eh bien il y a une chose qui me choque : c’est le laxisme dont fait preuve l’équipage dans les premiers instants. La disparition d’un enfant n’est pas rien quand même ! Y compris dans un vol long-courrier. Par définition, personne ne peut s’en échapper.
Alors cet enfant a-t-il vraiment disparu ? Cette disparition n'est-elle pas pure invention ? C’est là que réside la matière principale du film.
Nous avons donc affaire à une sorte de huis-clos, dont l’habile mise en scène se révèlera suffisamment efficace pour nous amener tout au long des 95 minutes et nous amener à un dénouement final sans grande surprise. A posteriori, "Flight plan" souffre de la comparaison avec d’autres films du même genre, mais si on parvient à occulter cela, il sera assez prenant. Le réalisateur Robert Schwentke a eu le mérite de porter à l’écran un scénario audacieux quant au mode opératoire mis en œuvre, et on ne peut que l’encourager pour avoir tenté de renouveler le genre, malgré le fait qu’il n’y soit pas tout à fait parvenu, en regard des invraisemblances comme le fameux laxisme que j’ai cité plus haut, pour ne citer que celle-là. Car il y en a d’autres, oui. Mais je les tairai afin de ne pas vous influencer dans votre ressenti, et puis ce serait davantage lever le voile sur "Flight plan", dans lequel la prestation de Jodie Foster est à découvrir.