Un film politique dans la plus pure veine du groupe Dziga Vertov, pas si loin finalement de la Chinoise ou d'un film comme un autre (entre autres), où ça discute du prolétariat, de lutte des classes, de l'image, de la production du film, de l'effet qu'ont les images du film et ce qu'elles veulent dire, de ce que signifie le montage du film par rapport à la production, à la lutte. C'est évidemment très intéressant.
Cependant ce n'est pas le meilleur film de Godard et je dois dire qu'il vraiment s'accrocher pour suivre. Parce que tout ce qui est dit sera réutilisé, critiqué par la suite afin de montrer l'évolution du film, de la lutte, du rapport de production de l'image... Et vu que c'est Godard c'est forcément foisonnant il y a trop de trucs pour que l'on puisse se souvenir de tout.
J'ai malgré tout pris quelques notes, depuis le temps que je disais que je voulais écrire les phrases que j'aime dans ses films... après étant donné qu'elles se répondent, qu'elles sont parfois très longues c'est pas forcément facile... Je retiendrai malgré tout quelques scènes, notamment une au début où on a cette jeune femme qui nous explique, après que l'on ait demandé qui complote ? que c'est l’État qui complote contre le peuple italien pour qu'il cesse d'être solidaire avec la Palestine et que la solidarité entre opprimés ça lui fait du mal à lui. Et je me dis qu'on devrait sortir ce passage à notre très cher premier ministre... Puisque c'est exactement ce qu'il fait, il complote contre le peuple, que ça soit au travers de ses lois, ou de ses jérémiades hallucinantes sur l’antisionisme qui serait de l'antisémitisme (un bon gros sophisme pour arrêter tout débat).
Dans le même genre on a une citation d'Engels (je crois) disant que la première division du travail c'est l'homme et la femme lorsqu'ils font l'amour. J'ai trouvé ça très beau et très vrai en même temps. Une division du travail indéniable et immuable.
Je citerai également un petit passage où l'on a une sorte de conte, un roi qui veut savoir lequel de ses ministres sera le premier ministre et pour ça il leur pose une énigme, on va leur bander les yeux et à chacun on va apposer une croix bleue ou rouge sur son front, puis une fois le bandeau enlevé on leur demande de quelle couleur est leur croix, tout le monde parle en même temps, puis soudain, l'un se tait puis dit que sa croix est rouge... et qu'il faut un porte parole syndical...
Et pour finir, une dernière citation : "pensez la subjectivité en terme de classes".