Bien (trop) souvent, les choix qui sont faits devant les salles de cinéma sont conditionnés par de gros budgets, des acteurs à la mode, ou encore un réalisateur qui a fait ses preuves. Hélas, c'est ainsi que l'on risque de passer à côté de parles rares, Coldwater notamment. Astucieux mélange entre Drive et Dog Pound, deux poids lourds déjà évoqués dans la bande-annonce, le métrage de Vincent Grashaw éblouit par sa simplicité et les choix scénaristiques qui ont été pris. Acteurs méconnus, sujet sensible et images chocs sont ici privilégiés, pour faire de ce film le pavé dans la marre. Malgré un rythme lent, qui en fait sa marque de fabrique, P.J. Boudousqué signe une belle performance, qui n'est pas sans rappeler celle de Ryan Gosling dans le film de Nicolas Winding Refn, en interprétant un jeune délinquant sans repère en difficulté dans un système autoritaire. Et pour faire passer un message, les images coup de poing sont mises en avant, symbole d'un clin d’œil à Midnight Express. Dur, doux et dingue Coldwater est un film.