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Un visiteur
4,0
Publiée le 27 avril 2008
Premier film de la trilogie d'Apu, le film est assez ambigu: certaines scènes sont d'une beauté saisissante ( quand le père apprend la mort de Durgha), d'autres franchement ennuyeuses. A voir tout de même !
Kurosawa disait: « Ne pas avoir vu le cinéma de Ray revient à exister dans le monde sans avoir vu le soleil ou la lune. » Et en effet, il faut voir un film du maître indien pour comprendre ce que le japonais Kurosawa a voulu dire dans cette phrase. Il y a des films qui vous font changer le regard, la perception que vous aviez du monde. La complainte du Sentier, le premier film de Ray est de ceux-là. La vie d'une famille miséreuse dans la jungle du bengale. Pas d'intrigue alambiquée ici, mais seulement ce tableau d'une vie dans la misére. Les gestes du quotidien, les petites bêtises des enfants, les médisances du voisinage, tout devient d'une importance capitale, alors que le souci principal est de se nourrir au jour le jour. Ainsi, Apu, le petit garçon qui grandit dans la famille est comme un cadeau, une joie qui leur permet de tenir alors que nulle perspective ne s'offre à eux. Apu représente à lui seul les espoirs d'une famille qui n'a plus rien d'autre. On ne peut s'empêcher d'être émerveillé devant les images, et ému face aux épreuves qu'ils subissent. Avec lenteur et empathie, Ray filme les instants de vie de cette famille, et sa caméra filme juste. L'ancien chef-opérateur de Renoir est aussi un virtuose de la caméra. Ray crée une oeuvre d'art, sans aucun doute, mais surtout un film humain. On ne s'habitue jamais ni de la misère du monde, ni de la souffrance des gens, mais il n'y a qu'en regardant Ray qu'on les réalise pleinement: Le film n'est pas ici qu'un défilé d'image, c'est une fenêtre sur des êtres humains. Satyajit Ray a réalisé un film magnifique: Il a réalisé un film qui touche l'âme.