Ce film m'était totalement inconnu, et c'est suite aux conseils ciné de mon cousin que je l'ai regardé...
Connaissant ses goûts, et malgré la BA "cour de récré", je ne craignais pas trop pour le côté "petite fille sage". Et en effet c'est assez bien fichu, et on se laisse convaincre plutôt aisément. Les 3 premiers quarts du film environ fonctionnent, et à part l'éventualité que les choix de réalisation voire le scénario lui-même en gavent certains, l'ensemble fonctionne bien.
La première (et unique ?) scène un peu plus "effrayante" reprend les codes du film de peur (pas d'horreur, j'insiste), mais sans jumpscare, ce qui confirme la volonté non pas de nous effrayer, mais plutôt de nous maintenir sur nos gardes.
[fin de la partie garantie sans spoiler...]
Les parallèles entre monde réel et monde de Susie (la jeune fille) sont dessinés avec un gros crayon et de grosses flèches, et il arrive que le tout soit très appuyé... C'est l'ossature de la narration alors on se laisse emmener sans chercher à relever de suite la critique évidente.
C'est plus en avant dans le film que j'ai vraiment commencé à me poser des questions sur la tournure des choses. L'histoire, qui flirtait gentiment avec son côté sombre, entre alors à grandes enjambées dans le domaine du thriller, avec l'angoisse qu'on essaie de faire monter, les méchants plus méchants, les gentils qui se séparent et tournent à l'autodestruction, les acolytes qui font des trucs insensés pour un bout d'info, et ne manque plus que Simon Baker qui s'invite dans le salon du meurtrier. Au passage, le rôle du flic est franchement pas au top, pas crédible ou mal amené je ne sais pas trop, mais trop guimauve, paradoxalement.
La dérive "ni trash ni malsaine mais quand même bien glauque sans être dark", avec l'entrée en scène surprise de toutes les précédentes petites victimes, écrase tout ce qu'il restait de rose (visuellement et scénaristiquement), mais encore une fois sans jamais se découvrir. À nouveau on sent qu'il n'a pas été facile de trancher, et ce réalisme maquillé à l'image contraste mal avec le reste.
La toute fin est pleine de bonne volonté et nous renvoie une ultime note positive, louable intention, mais cette mort n'est pas seulement ridicule comme on en voit souvent au ciné, là elle est ratée. Cette fois j'en suis certain : c'est ce choix jamais réellement résolu qui a empêché la complète réussite de ce film.
PS : Étonnement en découvrant le nom du réalisateur au générique : c'est Lui qui a fait ça ?!