Une mère a priori instable et volage s’installe avec ses quatre enfants âgés de 5 à 12 ans, chacun de père différent, dans un petit appartement, en prenant soin de les cacher pour l’obtenir, et surtout pour ne pas qu’ils soient séparés par les services sociaux. La gestion de la maison, de la fratrie et du budget est confié au garçon ainé, le seul lettré, durant ses absences quasi continues, d’abord nocturnes, puis durant des jours, des mois, avant qu’elle ne donne carrément plus signe de vie.
Livrés à eux-mêmes, les gamins sauront subsister des années malgré la dégradation de leurs conditions. Analphabètes, progressivement dépouillés de nourriture et d’argent, puis de soins, d’eau et d’électricité, isolés par leur silence social subordonné à la honte, le secret et la peur d’être séparés, se noyant un peu plus chaque jour dans la famine, l’insalubrité et bien sûr l’inévitable drame, ils ne devront l’éveil de leur cœur qu’à leur complicité, à de naïfs rêves d’avenirs chimériques, et à l’espoir de moins en moins réaliste du retour de leur mère.
Malgré des longueurs, lourdeurs et non-dits qui n’en finissent pas, ce poignant, pathétique et glaçant film japonais, tiré d’un fait réel, raconte la lente dérive de quatre enfants vers l’inexorable précarité et la clochardisation.