La réalisatrice, Gulshat Omarova, raconte que l'idée d'écrire ce scénario est née d'une rencontre insolite dans un café d'Almaty au Kazakhstan. Au moment où elle allait quitter sa table, un jeune homme vint s'asseoir à côté d'elle pour lui proposer de boire un verre de vodka. Seul, déprimé et un peu saoul, il commença à parler de sa vie. C'était au début des années 1990. A cette époque, le pays venait d'acquérir son indépendance mais personne n'avait de travail. Le jeune homme avait donc quitté sa mère et sa soeur, pour chercher du travail en ville, comme des millions d'autres. C'est comme ça qu'il avait commencé à faire des combats de boxe illégaux... "Je ne connais rien de ces gens là mais à ce moment là, j'ai compris une chose. Lorsque ces gens partent, ils ne reviennent jamais.", avoue Omarova. C'est plus tard, lorsqu'elle s'installa en Hollande qu'elle eut l'idée d'écrire un scénario à partir de cette histoire.
L'équipe qui a travaillé sur le tournage se compose de professionnels tel que Sergei Bodrov (réalisateur du Prisonnier du Caucase, scénariste sur Est-Ouest et pour qui la réalisatrice avait auparavant travaillé en tant qu'actrice) et de débutants comme l'acteur principal Olzhas Nusupbaev, que la réalisatrice a trouvé dans un orphelinat. "Tout le monde s'inquiétait de savoir comment je trouverais l'acteur principal. C'était la fin de l'été et tous les enfants étaient encore en vacances scolaires. Lors du premier casting, dans un orphelinat, le premier garçon que j'ai vu, c'était lui." Elle raconte qu'il avait été placé là à la mort de sa mère, alors qu'il n'avait que sept ans. Il apprit à survivre et devint vite débrouillard et indépendant. A la fin du tournage, le preneur de son avoua à la réalisatrice que : "Ca avait été très difficile d'attacher un micro à la poitrine du garçon car il était très mince et lorsqu'il marchait, le bruit de ses vêtements se faisait tout le temps entendre. Et chaque fois qu'on tournait, le battement de son petit coeur effrayé couvrait tous les autres bruits extérieurs dans le casque du preneur de son."
Sergei Bodrov raconte : J'ai toujours pensé que je connaissais bien Guka (abréviation de Gulshat). Nous sommes de bons amis. Lorsque le scénario de Schizo a été fini, j'étais sûr qu'il n'y aurait pas de surprise dans notre collaboration. Tout le monde pensait qu'en tant que réalisateur expérimenté, je l'aiderais pour faire son premier film. Je me suis trompé. En fait, je ne la connaissais pas du tout. Après le premier jour de tournage, Guka m'a demandé poliment mais fermement de ne plus revenir sur le tournage. De la même façon, ferme mais polie, elle m'a demandé de quitter la salle de montage. J'ai quitté le studio de mixage tout seul, jurant de ne plus jamais retravailler avec elle. Après avoir vu le film terminé, j'ai reconnu la patte calme d'une réalisatrice confiante, d'une réalisatrice qui savait ce qu'elle voulait, qui a fait un film sans fausse note. C'est un film d'une personne de talent qui n'avait pas besoin d'aide. A présent, je la connais mieux. Peut-être qu'elle voudra bien travailler à nouveau avec moi un jour.
"Filmer des scènes avec de vrais boxeurs est très difficile, commente la réalisatrice. Il ne savent pas faire semblant. Ils se battaient de toutes leurs forces. Nous étions tous assez inquiets car s'il y avait un vrai knockout, nous ne pourrions plus tourner ! Nous devions constament garder cela à l'esprit. Une fois même, c'est arrivé : Renat (Ali) nous a dit que lorsqu'il revint à lui, sur le ring, il ne souvenait plus de rien. Il ne souvenait même plus que nous tournions un film ! Je pense que des boxeurs et des spectateurs axpérimentés se rendront compte qu'il s'agit de vrais combats à l'ecran."
Le monteur Ivan Lebedev a dit un jour : " Le montage est à la recherche d'une mélodie et d'un rythme."