A voir sa note actuelle (2/5), je ne m’attendais pas à voir cette petite surprise quelque peu méconnue. Certes "Firewall" n’est pas le film du siècle, mais dès le générique de début notre attention est captivée par ce qu’on comprend être des images de filature sur la personne de Jack Stanfield, patron d’une banque qu’il a mis une vingtaine d’années à construire selon des normes de sécurité inégalées. Vu l’aspect pointilleux de la surveillance, on pense que ce sont les forces de l’ordre qui l’ont à l’œil. Je dois préciser que ces courtes séquences que le réalisateur nous propose sont de grande importance afin de savoir comment Bill Cox (superbe Paul Bettany) peut en savoir autant sur ce banquier qui a su mettre en place une sécurité inviolable, qui bien sûr attise la confiance des plus riches clients, lesquels attirent la convoitise des malfrats. Si la mouture générale du film est plus ou moins convenue, avec en prime une sensation de déjà-vu, on ne peut qu’être étonnés par le mode opératoire d’un cambriolage (on comprend assez vite ce qu’il va en être)
, qu’on pourrait qualifier de numérique
. Richard Loncraine signe une réalisation classique, plutôt bonne, et réussit à distraire le spectateur efficacement tout au long des 105 minutes, bien que ça ne soit pas révolutionnaire. Pour être révolutionnaire, il faut créer, ce qui n’est hélas pas le cas. Paul Bettany et Harrisson Ford signent une prestation honorable, mais ma préférence va vers Paul Bettany tant il parvient à faire sortir cette sensation de haine sur ses moments de colère rien qu’avec son regard d’acier. Harrisson Ford est ici dans un rôle qu’il a à maintes reprises endossé, à savoir celui de la victime. Il est regrettable que le titre spolie plus ou moins le film, car on comprend que toute l’intrigue va se jouer sur les systèmes binaires…
avec un Ipod et un scanner de fax… vous y croyez, vous ?
Il n’empêche que cette production est sans prétention aucune, sans gros défaut majeur.
Sauf peut-être la 1ère victime abattue d’une balle dans… l’épaule. Je m’interroge : depuis quand meurt-on d’une balle dans l’épaule ? Alors je me pose des questions sur la qualité de cette scène, avec angles de vue différents et surtout angles de tirs différents. Et puis il y a aussi cette secrétaire, fraîchement virée, mais qui accepte d’aider son ancien patron sans grande hésitation après qu’il se soit introduit de force chez elle. Pas très logique. Sans compter que les criminels prennent en fin de film une direction totalement inattendue…
"Firewall" reste donc une bonne distraction, et meublera efficacement un après-midi de pluie ou une soirée inoccupée, à condition toutefois que vous ne vous attendiez pas à du grand art.