Plutôt ironique comme titre d’avoir choisi Whisky (2004), puisque le film ne parle ni d’alcool, ni de poivrot, mais fait en réalité référence au mot « Cheese » ou « Ouistiti », servant à faire sourire sur les photos, car ici, nos trois protagonistes ne savent pas sourire. Comme le suggère très bien l’affiche du film, ils tirent tous une tronche du début à la fin du film. Problème familiale et incommunicabilité, viennent ponctuer ce drame plutôt bizarre dans son ensemble. Drôle par moment, contemplatif par d’autre, on suit ces personnes, jouant tous un jeu, celui de nous faire croire qu’ils forment une famille. Cette absurdité Uruguayenne mérite que l’on s’y attarde, comme en témoigne la reconnaissance de la presse internationale qui lui a remis lors du 57ème Festival de Cannes en 2004, le prix Fipreschi.
"Whisky" est un film sympathique. 2nd long métrage de 2 jeunes réalisateurs uruguayens, le film, construit à partir d’une formule classique et déjà éculée, parvient malgré tout à fonctionner, et à nous décrocher à plusieurs reprises un sourire sincère. Le mérite en revient au travail sérieux des deux cinéastes, qui maîtrisent parfaitement leur scénario, à la rigueur stylistique qu’ils s’imposent, et à laquelle ils se tiennent, et à une certaine délicatesse, qui fait qu’ils n’en disent jamais trop. Les non-dits tiennent en effet une place essentielle dans la dimension humoristique du film. Donc "Whisky" est drôle. Certes. Mais de cet humour particulier qui se nourrit des grands drames sociaux, ou plutôt du ridicule des situations qu’ils peuvent engendrer. Car je pourrai très bien comprendre quelqu’un pour qui "Whisky" serait un film terriblement déprimant. Car c’est bien de solitude dont il est question, chacun des 3 personnages incarnant sa solitude spécifique, dont les tenants et aboutissants la rendent incompatibles avec celles des autres, engendrant des situations grotesques et absurdes. Si le personnage de Jacobo est trop campé dans son rôle sans vie, empêchant toute forme d’empathie, son mutisme sert de contrepoids à la subtile transformation intérieure de Marta, qui évolue progressivement de l’ouvrière asexuée, abrutie par une existence réglée comme une machine, à une femme retrouvant désir, espoir et goût de liberté. Là est la réussite du film: parvenir à nous faire ressentir ce qui se passe dans cette femme, sans qu’il n’y soit fait une seule fois allusion. Certains reprocheront au film de garder un peu trop le mystère, dans sa dernière partie. C’est à mon sens un choix au contraire logique et inévitable afin de maintenir la douce émotion que diffuse le film. Alors oui, "Whisky" ne laissera pas une trace indélébile dans votre mémoire, d’autant qu’il n’apporte rien de plus que ce que fait déjà Kaurismaki par exemple. Mais bon, ca se regarde sans déplaisir.
Un petit air de Kaurismaki. Le duo uruguayen se rapproche du cinéaste finlandais par cette volonté de faire dans la chronique minimaliste : peu de personnages dont on ne connaît pas vraiment les motivations, un minimum de dialogues et de psychologie, aucun effet pour une caméra qui reste fixe pendant tout le film, quasiment pas de musique. Alors, quel intérêt me direz-vous ? Il est des films dont le charme est difficile à expliquer. On finit par être progressivement sensible à cette absence d'émotion, à cette froideur d'un monde où les êtres sont forcément seuls et malheureux. Les personnages en deviennent même touchants, notamment celui de l'ouvrière. La force des cinéastes est de ne rien expliquer et de ne rien dire, mais de réussir à nous faire tout comprendre par des non-dits et par la suggestion. Il est laissé un grand espace de liberté pour l'imagination du spectateur, ainsi la fin très évasive permet de continuer le film dans sa tête. Un grand moment, plus morose et désabusé que drole.
Des personnages usés, parlant peu, menant une vie terne et routinière. Pas très palpitant sur le papier... Mais derrière les silences et les gestes mécaniques, les deux réalisateurs uruguayens captent avec une sensibilité de sismographe les moindres signes d'émotion ou de surprise, les hésitations de l'un, les espoirs de l'autre. Léger comique de répétition, science du cadrage et du décalage, détails qui font sens... Ce minimalisme est paradoxalement d'une grande force expressive. Impassibilité en surface, bouillonnement à l'intérieur. Et c'est tout une vie qui se joue en quelques heures. Le petit jeu du mari et de la femme donne un piment qui aurait pu être celui d'une comédie romantique. Mais il n'en est rien. Devant la caméra de Juan Pablo Rebella et Pablo Stoll s'affrontent des forces de mouvement et d'inertie. Il y a là de la malice, mais aussi beaucoup d'amertume. C'est la mélancolie touchante des occasions manquées et des solitudes ordinaires.
Petit film "latino" qui est drôle, sympa et sans autre prétention que celui de faire rire avec une histoire simple. A voir pour comprendre que la comédie sentimentale, peut être poivré, épicé et enlevé sans qu'elle soit pour autant ennuyeuse.
Comédie intimiste et minimaliste. Un petit chef d'entreprise de fabrique de chaussettes veut faire passer une de ses employées pour sa femme car son frère vient lui rendre visite à la mort de leur mère. La femme accepte le rôle. Le film est le récit du rapport entre ces trois personnages. Film sur les problèmes de communication. Il est impossible au personnage principal du film d'exprimer ses sentiments, et il reste dans son enfermement. Alors que la femme et son frère communiquent "normalement". Petit film intimiste à 3 personnages, film avec très peu de dialogue et avec un humour très parcimonieux. C'est très ironique, le cinéaste éprouve de la tendresse pour ses personnages qui semblent quand même très introvertis. Ils semblent s'ennuyer et le spectateur avec eux... Dommage, car le propos n'est pas niais, mais la médiocrité du héros se répercute dans le film. La femme, actrice exceptionnelle dans sa sobriété, restera elle-aussi dans son mutisme. Film très pessimiste sur la condition humaine.
Un film étrange qui commence très très lentement avec la même scène 3 fois de suite ,peu de dialogues et quand le type fait passer son employée pour sa femme devant son frère on se dit que ça va tourner a la comédie et bah même pas.Le patron fait la tronche tout le temps ,heureusement que le frangin est un peu plus dynamique mais pas de quoi sauter au plafond .La fin est comme le début : bizarre ,on s'imagine que la femme part rejoindre le frère au Brésil mais même pas sur et on laisse le patron avec son problème de store comme au début ,la boucle est bouclé et on se dit qu'on a perdu son temps a défaut d'argent.
Je n'ai jamais été fan de ce genre de cinéma, où les expressions du visage doivent en dire plus que les dialogues et où la lassitude est au coeur de l'histoire. Whisky fait d'ailleurs parti de ces grandes déceptions qui ne parviennent à procurer qu'un profond sentiment d'ennui durant le visionnage. Malgré une courte durée (1h30), les scènes s'avèrent bien trop répétitives pour que l'on puisse prendre vraiment goût à cette histoire de rancune et de morne vie. Ainsi, une mise en scène plutôt fade, en contradiction avec les décors qui, eux, sont pour le moins colorés, bien que rendus ternes par une image assez sombre. En conclusion, il manque une bonne dose de vitalité à ce long-métrage, qui lui permettrait alors de ne pas emporter le spectateur dans l'ennui de ses personnages. Une erreur malheureusement assez fréquente qui tend à dégoûter peu à peu de ce genre de cinéma.
Petit bijou qui nous vient de l'Uruguay, récompensé à Cannes dans la catégorie un certain regard. Histoire banale d'un homme à la vie triste, patron d'une fabrique de chaussettes...et pourtant, la visite de son frère va bouleverser son quotidien. Histoire simple et belle, lente mais pas longue...et au final on se dit encore une fois que les hommes ne comprennent rien aux femmes (j'en vois d'ici certains qui font un bond sur leur siège!). A voir absolument.
Un film très tendre , des personnages vraiment désabusés et usés . On reste sur sa faim à la fin (!) , c'est énervant de pas savoir . Un film lent , très lent , comme la vie de ces gens , dans laquelle il ne se passe rien . essayer de dire des phrases à l'envers , c'est pas commun . Bravo Marta sans H . Deux étoiles . Le faux mari c'est Jean-Pierre Bacri au ralenti et encore moin drôle , c'est dire , mais quel acteur .
Beau film qui nous vient d'Uruguay (ca change). Film qui ne parle pas beaucoup mais qui exprime très bien les sentiments entre les personnages. Simple, efficace et beau.
loin des produits formatés, loin de l'action redondante et de la mise en scène toc, il existe un film pétri d'humanité, de talent, de courage; un beau voyage à l'intérieur de nous mêmes, de nos vies étriquées, de nos espoirs; une bouffée de bonheur; du grand cinéma.