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Un visiteur
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
Ce film-documentaire nous a ravis! J'avais peur que les images soient choquantes mais il n'en est rien! Et le sujet ne traite pas seulement de l'excision et n'ennuie jamais.
Pour les amoureux de l'Afrique, les couleurs des costumes, les paysages, la concession, c'est absolument superbe.
Les Africaines ont joué leur rôle avec une grande conviction, peut-être mieux que de vrais comédiens à la recherche de sentiments ou d'expressions.
Des questions émergent après le film. Les femmes sont-elles si véhémentes à combattre cette pratique? Y-a-t-il des gens qui propagent "la bonne parole" pour empêcher de tels actes?
Plus que jamais, j'ai envie de me rendre en Afrique, de voir les gens vivre là-bas.
Ce film est sénégalais mais, si pas moins de cinq autres pays: la France , le Burkina-Faso, le Maroc, la Tunisie et le Cameroun, ont participé à sa production, c'est bien qu'Ousmane Sembene qui filme l'Afrique depuis 40 ans a voulu employer les grands moyens pour crier sa révolte contre la pratique barbare de l'excision dont on dit qu'elle sévirait encore dans plus de 25 pays. Le film se veut résolument pédagogique et cela entraîne quelques longueurs mais la deuxième partie est absolument poignante et d'une grande intensité dramatique. Le droit d'asile, le moolaadé s'oppose ici à l'excision, le salindé. Collé Ardo femme courageuse subit sans parler la flagellation que son mari est pour ainsi dire obligé de lui infliger pour tenter de lui arracher le mot qui rompra le moolaadé. On n'oubliera pas le chant de détresse de ces femmes devant la mort et leur chant de joie devant la vie. Les hommes cherchent à maintenir à tout prix cette tradition qui fait de leurs femmes leurs esclaves. Car c'est bien un problème de domination masculine même si ce sont des femmes qui tiennent le couteau et ritualisent cette agression. Les femmes progressistes vont faire bloc et affronter les hommes et leurs alliées les exciseuses avec une vigueur décuplée par l'indignation. L'autodafé des transistors illustre le combat d'arrière-garde des hommes pour priver leurs épouses de toute information. Pour une fois l'arrivée de la télévision sera perçue comme une libération. C'est très bien filmé dans de beaux paysages africains et avec un époustouflant symbolisme chromatique. Une histoire émouvante et finalement porteuse d'espoir.